Les mycotoxines des céréales


5. Mycotoxines ou armes de guerre


Afin de vaincre le fléau de la drogue, on utilise en terme d'"agent vert", des moisissures répandu sur les zones de culture de coca, pavot et marijuana. Celles-ci sont des M.G.M. (Microorganisme Génétiquement Modifié) à partir de Fusarium papaveracesse et Fusarium oxysporum. [30] 
Le site http://www.sunshine-project.org/ , à l'onglet "agent green", dont est extrait le document qui suit, fait part des fortes oppositions que rencontre de tels projets classés "secrets d'Etats"



Les dégâts créé par le Fusarium Oxysporum sur une culture de coton.

En 1981, le général Alexander Haig fit à Berlin une révélation en déclarant que les trichotécènes de Fusarium étaient l'arme appelée "pluie jaune" dans les "guerres chaudes" d'Asie du Sud-Est et pendant ce temps de guerre "froide" ici en Europe. [31] 
Dans le même registre, secret d'Etat et guerre biologique, ilfaut peut être cité l'intoxication au pain de Pont Saint-Esprit dans le Gard (F) en août 1951. Le procès au pénal se termina en justice par un non-lieu. Cela a laissé place à l'imagination requise pour le suspens de livre; "le pain maudit" [32] et de film; "le pain du diable" [33]


Scène de Pont Saint-Esprit reprise d'un magazine d'époque (septembre 1951)

Ce mystère d'empoissonnement ou l'ergot dit de seigle et des fongicides d'origine mercuriels ont été soupçonné puis écarté après enquête, reste finalement non élucidé. Il a rebondi en mars 2010, avec la sortie après les cinquante années du secret d'archives aux Etats-Unis. C'était sur l'assassinat en 1953 de l'agent de la CIA, Frank Olson. Un livre du journaliste d'investigation, HP Albarelli Jr. [34] , va jusqu'à émettre la potentialité d'une action "expérimentale" d'arme biologique et incapacitante par la CIA en collaboration avec Sandoz. Cette firme suisse [35] a en effet obtenu des contrats avec l'armée américaine dans ces années 1950. [36] 
Dans les véhiculeurs de cette dernière information, on retrouve surtout des référents au "conspirationnisme" et à un esprit anti-Etatique, ce qui n'aide pas à sa validation. [37] 
Notons qu'à l'époque de l'après-guerre 40-45, les exemples d'expérience sur population ne sont toutefois pas rares. [38] 


6. La comparaison entre mode de production & transformation


On retrouve dans ce dossier mycotoxines tous les ingrédients qui peuvent opposés ceux qui supportent l'agriculture biologique exempte de fertilisation chimique et de traitements pesticides et de l'autre, ceux qui endossent la thèse que l'intensification et ses doses d'intrants est la seule salvatrice et responsable. GROSJEAN et coll., juillet 2005 écrit à propos de cette dualité bio versus "raisonné", que le débat "manque d'arguments probants a défaut de manquer de partisans". Toujours d'après ces auteurs, les résultats sont contradictoires du fait que l'analyse valable au niveau comptage est récente et se situe sur un nombre limité d'années, avec des méthodologies d'analyse différentes. MAGKOS, p.43 résume dans un tableau la différence de teneur en désoxynivalénol (DON) effectuée par deux recherches en 2002, des années encore floues au niveau des analyses de fusiarotoxines. Voici ce tableau traduit. On y voit par la hauteur de la barre que la fréquence de présence de DON est plus recensée en conventionnel. Par contre le triangle indique les doses maximums rencontrées, les carrés noirs les minimums et les ronds noirs les moyennes.


Dans chaque analyse comparative, il faut toujours discerner si l'on parle de fréquences de présence dans les lots et surtout dans les chiffres cités, savoir si la dose vaut la peine d'alerter. De plus ici, pour les fusariotoxines, comme nous l'avons observé au chapitre 3, le protocole d'enquête est a vérifié quand à la crédibilité des comptages.


Le blutage et le décorticage enlèveront jusqu'à plus de la moitié de la teneur en mycotoxines, comme le montre le tableau [39] 
Comme pour les résidus de pesticides, le pain et la farine complète seront l'objet d'un contrôle plus suivi.
Le pain n'est pas le seul produit céréalier à être transformé en aliment. Les autres produits dérivés des céréales, utilisées au petit déjeuner en "flakes" où en maïs soufflé font également l'objet de surveillance sanitaire. Comme les mycotoxines sont plus du à des interventions précédent la transformation, seule différence enregistrée dans les veilles sanitaires, une propension du maïs (du fait de sa culture, et sa teneur en humidité) à contenir plus de présence de fusiarotoxines et autres mycotoxines. Ce qui a été révélé sur pop-corn, polenta et pétales de maïs. [40] 
Aucune détoxification n'est annoncée possible pour l'alimentation humaine. Elle se ferait avec produit basique par voie chimique. Curieusement, par voie biologique, une enquête de 2004 intitulée "Aflatoxins reduction in sourdough bread fermentation" soit "Réduction de l'aflatoxine dans la fermentation au levain" au pH plutôt acide indique une réduction de 92 % et 79,16% pour deux types d'aflatoxines au bout des 6 heures de fermentation au levain à 30°C. [41] Cette dernière information est peu répercutée.


Notes:


[30]
G.-E. SERALINI, p.108



[31]
C. MOREAU, Les mycotoxines publié dans Microbiologie alimentaire, p.129.



[32]
En 2008, le livre "le pain maudit"
Le livre "Le pain maudit" de l'historien américain Steven Lawrence KAPLAN, spécialisé sur l'histoire du pain français a été édité chez Fayard en 2008. Neuf cents pages d'enquêtes minutieuses et la volonté de replacer les faits dans leur contexte. La France des années d'après guerre 1940-45 et ses difficultés d'approvisionnement en blé, la présence naissante des produits de conservation des stocks céréaliers et des méthodes d'amélioration des farines de l'époque.

Documentaire de 1960





[33]

En 2009 le film: le pain du diable

Le téléfilm "le pain du diable" a été réalisé par Bertrand Arthuys à Pont Saint-Esprit en septembre/octobre 2009 pour France 3 qui le diffus le 2 février 2010. Voir notamment:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Pain_du_diable

Extrait:







[34]
Le livre s'intitule "A Terrible Mistake: The Murder of Frank Olson and the CIA's Secret Cold War Experiments". Soit en français; "Une terrible erreur : L'assassinat de Frank Olson et les expériences de guerre froide secrète de la CIA", voir:
http://www.aterriblemistake.com.
une bande annonce se trouve sur Youtube:
http://www.youtube.com



[35]
La firme Sandoz a été créée en 1886 à Bâle est reprise depuis 1996 dans la compagnie Novartis.
http://www.sandoz.com. Lors de l'enquête sur l'empoissonnement au pain de Pont Saint-Esprit, elle déléguera sur le terrain, en tant qu'expert de l'ergot de seigle, Alfred Hofmann et d'autres dirigeants de la firme (voir S.L.KAPLAN )



[36]
Le LSD dérivé de l'ergot dit de seigle
Sandoz a grâce à un de ces chercheurs Albert Hofmann, découvert en 1938 le "Lyserge säure diethylamid", plus connu sous le nom de LSD, un dérivé synthétisé à partir de l'ergot dit de seigle. La firme spécialisée en pharmacie exploita cette substance en médecine psychiatrique sous le nom de "Delysid". Molécule prometteuse décrite comme "traitement miraculeux" dans les années 1950, elle deviendra très vite dans les années 1960 avec sa présence dans la rue sous forme de buvard, un moyen d'effectuer des "trips" ou voyages dont beaucoup de personnes dépendantes ne reviendront pas. Elle prend alors le statut de substance dangereuse et Sandoz arrête sa distribution en 1966, année où le LSD fut également déclaré illégal aux Etats-Unis.



[37]
Ce passage du livre de HP Albarelli Jr. a été résumé par William ENGDAHL puis traduit en français, il se trouve à cette adresse:
http://www.alterinfo.net/Le-gouvernement-francais-questionne-les-USA



[38]
Deux "expériences" alimentaires et deux populations témoins (années 1950)
Citons deux cas qui sont relatés sur les céréales. Le premier, le moins grave. Cette enquête Breads white and brown, -trad.: Pains blancs et gris- était le résultat d'une expérience comparative sur un public témoin. Menée dans les années 1950 et publiée en 1956, elle a été faite en Allemagne sur 3 groupes d'enfants d'orphelins de guerre. Elle émanait de chercheurs anglais Mc CANCE & WINDOWSON.
Toujours dans les années 1950, pour tester des flocons avec ajout de substance radioactives par de prestigieuses universités et la firme Quakers Oats Company, la population test est composée de personnes handicapées mentales. Source: Journal Le Monde du 13 janvier 1994.



[39]
G.RIOS et coll., p.13



[40]
Un rapport de l'AFSCA ( l'AFSSA belge) mis en ligne pour l'agence, donne pour 2006-2007 des dépassements pour des pop-corn et polenta:
http://www.agrobiopole.be/pdf/AFSCA%20TR%20Fusariotoxines%20060511.pdf



[41]
Voir l'enquête de Abdellah ZINEDINE et coll. A commander sur le site de l'INIST reprise en bibliographie.




Auteur : DEWALQUE Marc, BoulangerieNet.