III. 10 . Douces années de sélection.
Pour créer une nouvelle lignée ou variété pure et fixer les caractères, il faut plus ou moins douze ans. Le « turnover » (la durée de vie commerciale) de celle-ci est aujourdhui denviron 4 ans. Il était plus long autrefois. Cest un long chemin où dannée en année on va : croiser , sélectionner , juger les résistances aux maladies , sélectionner les têtes de lignée , évaluer les caractères agronomiques , évaluer le potentiel maintenu , la stabilité du rendement , ladaptabilité de la lignée , puis on multipliera la lignée , Viendront ensuite les deux à trois ann&eacut e;es dessais officiels pour linscription au catalogue { F9, F10, F11}.
Douze années pendant lesquelles lobtenteur a travaillé sans être rémunéré. Son revenu est constitué exclusivement des droits dobtenteur protégé par une convention internationale de 1961 que plusieurs pays ont signé (lU.P.O.V. = Union pour la Protection des Obtentions Végétales dite en dautres abréviations COV ou DOV). Lobtenteur appose son droit à toutes personnes achetant ses semences. Par contre il ne peut sopposer à ce quun autre obtenteur se serve de son matériel (sa semence) pour créer une nouvelle variété. Ce système européen à lorigine, protège la recherche de lamélioration variétale des semences et ne prive pas lagriculteur de lusage « fermier ou domestique » des ressources génétiques considéré comme patrimoine humanitaire. Cette convention a attiré petit à petit les investissements privés dans le secteur [69].
III. 11. La vie devient une marchandise brevetable.
La recombinaison génétique (ou manipulation génétique) des semences va poussé plus loin que cette convention UPOV. Lors de la vente des semences génétiquement modifiées, des contrats sont obligatoirement signés et confèrent des droits aux groupes semenciers. Le droit technologique stipule que lon ne peut prélever des graines de sa récolte pour les semer lannée suivante sous peine de condamnation pénale. Cest la protection du brevet [70]. Il occasionne la perte de lusage « fermier » de la graine de la part du cé ;réaliculteur [71]. Pour un franc de semences, il y a plusieurs francs dengrais et pesticides, de là lintérêt de les rendre par manipulation génétique interdépendants et vendus en « kit » [72]. Si la première caractéristique dune semence est sa fertilité, cette dernière sera tributaire dun produit chimique spécifique pour assurer sa germination ou sa croissance. Lagent déclencheur sera livré avec la semence et il serait le pesticide que cela nétonnerait aucun observateur [73]. « La biotechnologie est le résultat de travail de milliers de personnes qui ont patiemment édifié les fondations, les murs et posé la charpente du toit dun édifice énorme. Maintenant que ces travaux sont terminés, des corporations nouvelles et anciennes sont en train de samasser et de se disputer pour pouvoir poser les dernières tuiles sur le toit et décréter que tout leur appartient » [74] Là où cela devient génétiquement gênant, cest que le brevetage du vivant fait payer +/- 10 années de recherche, dailleurs à ces débuts, financée par les Etats [75] et que lon exige la gratuité des milliers dannées de sélection qui ont précédé [76]. Ainsi les paysans des Andes ont failli devoir payer des droits sur une plante dont ils nont cessé daméliorer les premières versions et quil a suffit de ramasser et didentifier scientifiquement. Doù, « découverte » donnant droit à la possibilité de breveter. La culture à grande échelle de la quinoa hybride brevetée risque elle de jouer un mauvais tour aux exportations boliviennes. Comme le dit A.Apoteker [77], le gène nest quune page du grand livre génétique. Cela ne transforme pas celui qui la arrachée et photocopiée en « inventeur ». Il est immoral de breveter ce qui devrait être le patrimoine commun de lhumanité.
La mise sur le marché de nouvelles variétés sans les observer trois ans comme il est dusage, a été critiqué après léchec dune récolte de coton transgénique [78]. Le risque de scléroser lamélioration génétique et déteindre encore plus la biodiversité doit aussi être énoncé. Certains riz sélectionnés autrefois qui donnèrent de grand résultat avait 87 parents et grands-parents. Comment avoir accès à lavenir accès à ce potentiel sil est couvert de brevet [79]. Autre exemple plus récent, le « riz doré » génétiquement modifié pour supplémenter lapport de vitamine A, a exigé la levée de quelques 70 brevets [80].
Lintroduction des gènes du Bacille Thuringiensis [81] et des gènes produisant des substances du neem [82] risque de priver la pratique de lagriculture biologique de deux des rares produits de protection phytosanitaire autorisés [83] en prenant le risque de rendre les insectes-cibles résistant à ces substances naturels.
III.12. Génétiquement sans gène.
Mais dabord où en est le génie génétique sur le froment ? Les moyens deffectuer la cartographie du génome du froment panifiable sont possible et de plus en plus précis [84] . Les méthodes de transfert de gène sont dites « maîtrisée » [85]. Les potentialités ouvertes étant énorme, il ne reste plus quà voir ce que lon fait de cet outil remaniant à souhait lexpression de vie. Encore une fois loutil traduit plus le caractère de ceux qui lemploi. Cest le caractère de l « ouvrier » plus que le caractère de l « outil ». Bien quici laventure des mises en application ne doit pas se faire sans garde-fou. LUnion Européenne ayant dans ce sens réglementé une directive O.G..M. en milieu confiné (expérience de laboratoire par exemple) et une directive pour les O.G.M. disséminé dans la nature [86]. Les chercheurs des centres officiels parlant des potentialités pensent surtout introduire les gènes produisant des protéines de bonne valeur boulangère, alliant ainsi les connaissances spécifiques de la technologie de la pâte au essor du génie génétique. Des transferts d « allèles nuls » (groupe de gènes où il y a absence de synthèse protéique) pourrait amener prochainement sur le marché des aliments nouveaux. Par exemple dépourvu des gliadines (protéines du gluten) qui affecte les malades coeliaques intolérants aux gluten-. Enfin et probablement surtout, lidentification des gènes va permettre daffiner encore mieux pour la sélection des semences telle quelle se conçoit actuellement [87]. Dans lUnion Européenne, un moratoire bloque toutes nouvelles autorisations depuis quelques années. Le froment nétait pas encore concerné fin du siècle passé, même aux Etats-Unis. La plante la plus cultivée au Monde est inévitablement convoitée vu son marché. Ainsi, la firme Monsanto prévoit un blé Roundup Ready (rR) résistant à son herbicide vedette [88]. Il faut dire quaux « States », vu létendue des cultures, lindustrie agricole ne laboure plus après récolte, elle désherbe avec un herbicide, puis on ressème dessus. Economie de temps et de main duvre. On comprend plus aisément limportance davoir des plantes résistantes à lherbicide. Que pensez de cette pratique ? La destruction des « herbes », (mauvaises ou bonnes), priverait les populations des pays en développement de récoltes daliments dappoint et saisonniers ou faisant partie de la pharmacopée locale. Mais cest surtout les agriculteurs américains qui peuvent craindre que les gènes de résistance à lherbicide se transmettent aux graminées de la même essence génétique [89]. En 2003, déjà des herbes « sauvages » (pesse et bidens) résistants à lherbicide sont apparues sur 250.000 hectares dans des Etats près de la côte Est des U.S.A. Du ray-grass résistant est apparu en Californie et dans des champs de bl&ea cute; australien [90]. La lutte contre les « mauvaises herbes » déclencherait un mécanisme connu dengrenage de traitement de pesticides [91] toujours plus intense et coûteux. Pour parler de la pratique, et critiquer non des projets ou loutil, parlons de létat de la situation en Amérique et des O.G..M. déjà mis sur le marché. Cest la résistance aux pesticides, aux insectes et aux virus que lon « transgène » [92]. La stérilité mâle obtenue par manipulation génétique qui procurerait des semences-suicide trahi la volonté commerciale et lucrative des chercheurs, heureux quils étaient davoir trouvé cette « sécurité économique » pour le commerce des semences [93]. La licence génétique « T.P.S. » vite appelée « Terminator » -les semences-suicide- dont Monsanto, propriétaire du brevet a décidé le retrait au 4 octobre 1999, indique certaines limites du potentiel de cette révolution génétique [94]. Prônant la « révolution génétique » après la « révolution verte », les responsables communication des multinationales « des sciences de la vie » prêchent quil relève le défi alimentaire de XXIème siècle [95]. Note contradictoire toutefois: Phil Angels (directeur de la communication de Monsanto) déclarait à Michael Pollan dans « The New-York Times Magazine» le 28 octobre 1998 que « Nous Monsanto- navons pas à garantir la sécurité des produits génétiquement modifiés. Notre intérêt est den vendre le plus possible, Cest à la Food & Drug Administration (F.D.A. organisme de contrôle) de veiller à leur sécurité. » [96] Mais les vases sont tellement communicants entre le secteur privé et ladministration et spécialement entre Monsanto et la F.D.A., quaux Etats-Unis le phénomène a reçu un nom : le « revolving door », ou système de porte tournante [97].
III.13. Gènes sans frontière.
La « pollution génétique » issue de cette révolution génétique pourrait être aussi grave que dautres pollutions chimiques et nucléaires déjà connues. Il faut surtout souligner que la transgénétique est une technique nouvelle qui élimine les barrières entre règnes, végétales ou animales. Par exemple le gène dun bacille, le Bacillus thuringiensis (Bt) est incorporé dans les gènes de semences. Si le bacille émet sa toxine suivant ses paramètres dactivité (température, hygrométrie), ici la toxine insérée dans les tissus végétaux est produite systématiquement. Ce qui risque dinduire une réponse immunitaire plus rapide de la part des insectes-cibles. Au point que lE.P.A. (agence américaine pour la protection de lenvironnement) préconise de laisser des zones refuges de semis conventionnels représentant 15 à 30% des surfaces transgéniques [98]. Un gène de la noix du Brésil avait &eacu te;té inséré dans certaines graines de soja, ce qui avait conduit à des réponses allergènes limitées aux seuls consommateurs de noix autrefois [99]. Un comble pour le lait de soja employé parfois dans le bol alimentaire des super-allergiques. Comment lexercice du métier de nutritionniste et diététicien va-t-il encore pouvoir se pratiquer et connaître la tracabilité des allergènes ?. Pionner le semencier a dû arrêter le développement de son produit. Des agriculteurs et transformateurs alimentaires U.S. se sont opposés en 2.002 à la manipulation des cultures à des fins pharmaceutiques. Ils craignent que les vaccins, les enzymes , les anti-corps et les hormones ne se retrouvent accidentellement dans leurs produits [100] Dautres chercheurs en mal defficacité, on imaginé introduire des gènes de mutation rapide dans les plantes et les animaux afin détudier leur évolution. Des millénaires se raccourcissent en quelques mois afin de diagnostiquer plus vite le bon produit commercial. Problème, si ce gène mutant et cancérigène séchappait [101]. Citons une autre forme possible de pollution , alimentaire cette fois. Dans une Grande-Bretagne déjà traumatisée par la crise de la vache folle, une expérience nourrissant des rats avec des pommes de terre génétiquement modifiés vit les organes de ces rats atrophiés. Mais le chercheur (Arpad Pusztai) fut licencié et les études complémentaires de Stanley Ewen récusées aussi ? Occultation ! Et cela sans quune seule publication ne fut autorisée sur ces seules études prétendant que la modification gén& eacute;tique est dangereuse au niveau alimentaire [102]. Le danger consiste aussi en ce que le comportement sans passé évolutif dans des écosystèmes qui ne les ont pas sélectionnés (sans prédateur) est imprévisible [103]. Il est nécessaire dapprécier avec précision les besoins et les risques de cette technique [104]. Bien sur depuis le début de la biotechnologie, des aspects positifs sont promis. Par exemple, le transfert sur les céréales des capacités des légumineuses a capter lazote de lair [105] et ainsi déviter lapport intensif et coûteux dengrais azotés. Est-ce parce que lazote de lair est gratuit que ces recherches naboutissent pas ? Pourtant le gain serait important pour améliorer le bol alimentaire des hommes et des femmes où la carence protéique fait des désastres et quelle arme dans la lutte contre la pollution de leau par les nitrates (lengrais azoté le plus employé). Les « alicaments » (aliment-médicament), comme par exemple la banane contenant le vaccin contre lhépatite B, le « riz doré » enrichi à la vitamine A ou dautres plantes aux vertus diététiques donnent un profil positif au potentiel du génie génétique.
III. 14. Sélection génétique = érosion génétique ?
Sur les 10.000 à 50.000 plantes comestibles, seulement 150 à 200 sont utilisés à cet effet [106] . Les espèces à germination rapide, à forte rentabilité agronomique seront privilégiées car le marché na ni le temps dattendre, ni de peu rentabiliser. On la vu, lévolution qualitative de la culture du froment panifiable a surtout fait la part belle au rendement agronomique, il a en effet été multiplié par 10. Si lon prend la situation de départ, on constate une perte des qualités nutritionnelles. Dans lamélioration de la sélection, peut-on qualifier de progrès de la perte de fécondation du caractère par hybridation [107] et la dépendance aux produits phytosanitaires par modification génétique. Ces « évolutions » (plutôt que « progrès » pour rester critique) ne se sont réalisés que grâce à une armada coûteuse de produits phytosanitaires et de fertilisation dengrais de synthèse. Rappelons-le, on attribue plus le progrès des cultures aux méthodes culturales quà la sélection. Cest une agriculture pour riche agriculteur.
Le froment a des dispositions naturelles pour se défendre (cfr. sous-chapitre 1) de ces sophistications manipulatrices. Mais si une volonté politique ne se développe pas, seuls les grands groupes issus de méga-fusions [108] et investisseurs des « sciences de la vie » décideront ce qui est bon pour lensemble de la citoyenneté du Monde. Tout cela se fera en fonction de leurs bilans financiers et de la voracité des actionnaires anonymes, insouciants des « dégâts collatéraux » [109], le critère de la compétitivité lemportant si souvent sur la qualité. Actuellement on demande aux pays du Sud de la Terre, ce que nous, pays du Nord, navons pas réussi nous même, cest à dire, sauver le patrimoine et la diversité génétique. Seul 4% des surfaces de la Terre sont aménagées pour la préservation des espèces [110] et paradoxalement à lheure de la biotechnologie, le trésor génétique est en voie dextinction. Indice de mauvaise gestion du patrimoine, la perte de variabilité génétique est très forte, parfois avec des taux dextinction 100 fois supérieur au passé [111]. Dans ce qui est convenu dappeler du non du biologiste russe « Centre Vavilov » (lieu que lon considère dorigine de lespèce) et où la plus grande variété de cette espèce est présente), les populations de froments « originels » ont subi une réduction considérable par la « révolution verte » et la diffusion de nouvelles variétés [112]. Après la guerre 1940-45 , 95% des variétés grecques de froment ont été abandonnées [113]. A linverse, sur les 136 variétés de froment crée en France de 1959 à 1982 on remarque quelles sont presque toute cousines et que la descendance de la variété « Capelle » est prépondérante [114]. Dans les années 1970, la variété « Cama » occupait près de 50% des surfaces cultivées en Belgique [115]. A la fin des ces mêmes années 1970, la moitié du froment canadien nappartenait quà une seule variété [116]. Encore récemment, dans la récolte française de 1993, la variété « Soissons » détenait 40,5% des surfaces cultivées en froment et dans certaines régions elle occupait plus de la moitié des emblavements [117]. Au point quen 1994, alors que « Soissons » détenait encore 38% des emblavements , lenquête sur le comportement en boulangerie des variétés cultivées ne se faisait quen étude de complémentarité de cette variété [118]. Et pourtant, cest dans le patrimoine variétal quon a trouvé la solution à la crise du maïs en 1970 aux « States » [119]. Cest dans le capital variétal que des sélectionneurs voulant développer une variété de sorgho riche en protéine, ont trouvé deux variétés locales chez des paysans éthiopiens après une quête infructueuse de 9.000 variétés provenant du Monde entier [120]. Cette communauté dintérêt entre environnement et économie est mise en exergue par ces exemples. Il existe encore dautres situations dramatiques où la diversité génétique aurait été une solution, la plus citée est la famine du à la maladie « mildiou » de la pomme de terre irlandaise vers la moitié des années 1840 [121] . Dautres crises alimentaires nont souvent pas dépassé linformation régionale ou spécialisée et nont eu aucune chance datteindre une phrase dinformation dun jou rnal télévisé de 20 minutes [122]. Comme toute information lancinante et non étincellante, la perte de la biodiversité qui se paie en accroissement du risque en agriculture a bien peu de chance dêtre entendue et pris en compte. Aujourdhui , « ce nest pas tant la sélection que les conditions économiques dans lesquelles elle se pratique qui poussent à luniformisation génétique » [123].
III . 15 . Banquier des gènes ou Gène de banquier
On pourrait rétorquer que lon pensé sauver le patrimoine génétique. Dans limmédiat après guerre, les banques de gènes conservent par le froid [124] toutes les variétés de semences des plantes cultivées. Puis sorchestre autour des C.I.R.A. (Centres Internationaux de Recherche Agricole) la collecte et la conservation par espèce [125]. Ainsi lIRRI ouvert au Philippines en 1960 se concentre sur le riz, le CIP au Pérou sur la pomme de terre et pour le froment cest au Mexique que le CIMMYT (Centre international damélioration pour le maïs et le froment « Maize Y Trigo » en espagnol) [126] souvre en 1964. La plus grande critique accordée à ces banques de gènes est quelle conserve « ex-situ » avec tous les risques inhérent à la conservation par le froid (pannes et pertes parfois irrémédiables dans ces cas ), mais aussi avec le risque dun taux de régénération faible [127] . Si le CIMMYT a autrefois distribué en 4 ans plus de 47.000 échantillons à travers le Monde [128], créé le « blé du miracle » [129] qui vaudra le prix Nobel de la paix à Norman Borlaugh le directeur du centre dEl Batan (MX), aujourdhui, le CIMMYT et les autres CIRA doivent se plier aux règles du marché. Les recherches seffectuent en transgénique et avec des acteurs privés, la « distribution » se réalise dès lors avec « royalties » à la clef. La collection des gènes (dites aussi : germoplasme) devient de plus en plus laffaire de firmes privés. La conservation vu par les banques de gènes internationales failli à la tâche conservatrice de qualité, puisquelle ne pouvait organiser lentretien de la vitalité des toutes ces semences par sélection conservatrice sur le terrain. Cest grâce à la culture sur leurs sites dorigine que lon peut garder lidentité des souches et faire évoluer celles-ci face aux nouvelles conditions environnementales et de culture.
III.16. Quand sélection rime avec conservation.
La vogue des pains muti-céréales ont remis dans leurs mélanges prêts à lemploi (ou mixes) des céréales et des graines (trop vite appelée céréales) tel lavoine [130], le sarrasin [131], lorge [132] le mais et même des graines damarante. Dautres graines (sésame, pavot, lin, tournesol) en garniture sur le pourtour des pains ont donné limpression dun changement [133]. Dans ce cas de figure, le changement nest hé ;las que de surface, pour plaire. Mais ici je préfère faire écho à des recherches ayant plus dauthenticité, un filiation à la tradition, avec des structures différentes au niveau nutritionnel et technologique. En Italie, en Suisse, en Allemagne, en France et Pologne durant cette dernière moitié du vingtième siècle, la culture « in situ » (sur le site) danciennes variétés na survécu quen expression de niche ou de musée vivant. Principalement grâce au mouvement environnementaliste et « vert », les tendances en matière dagriculture biologique et de recherche daliments sains ont conduit à conserver des îlots de production [134] en maintenant ces variétés dans les conditions dorigine (sol, climat mais aussi savoir-faire du paysan) [135] . On peut penser à la recherche du blé blanc dApt dans le parc de Luberon [136], au petit épeautre en Haute Provence [137] (en fait un engrain). Au grand épeautre en Suisse, Allemagne et en Ardenne belge [138], ou encore à cette autre manière de consommer lépeautre dans la Souabe (Schwäbisch D) récolté à létat laiteux afin de procurer le « grünkern » -grain vert- [139]. Ces blés durs qui « passent » parfois en panification sous le nom de « Kamut » [140] ,qui bien que comme pour lépeautre se consomme cuisiné plutôt que panifié, révèle des qualités nutritionnelles et diététiques au nive au de leurs protéines. Ces anciennes variétés parfois remises en valeur comme le rouge de Bordeaux [141] en France et le froment pourpre en Australie sont de vieilles souches plus spécifiquement panifiables. La quinoa ce « riz » des Andes qui se panifie mieux au levain. [142]. Tout ce trésor quest le patrimoine génétique et les différents savoir-faire ( par exemple, pour le décortiquage lors de la mouture des graines à cosses dites aussi vêtues- ou pour sécher lépeautre laiteux) sinscrit dans la nature et lhistoire de la personne humaine façonnée par son pays, son héritage culturel propre, sidentifiant même jusque dans les gènes. Le capital génétique devra être sauvé non pas pour lamélioration des rendements mais pour la rusticité et ladaptabilité de ces variétés. Il est essentiel quà lavenir, la sélection et son potentiel technologique renforcent ces 2 critères.
Marc DEWALQUE février 2003
[69] Jean-Marc BECHE et Pierre-Benoit JOLY , p.4 & 5. donnent des tableaux avec les nouveaux entrants dans le secteur et leurs origines . ils viennent des secteurs chimiques pharmaceutiques et pétroliers.
[70] Rick WEISS, p.34 qui se fait lécho des premiers procès intenté par Monsanto aux agriculteurs qui auraient resemé 3 ans plutôt des graines génétiquement modifiées et brevetés. La « stérilité contractuelle » se double dune « stérilité juridique » au cas où le fermier va se procurer des graines génétiquement modifiées chez son voisin. J.P.BERLAN, 1998, p.22, cite les encarts publicitaires de menace dans des journaux agricoles américains, sous le titre « Des semences biotech piratées qui pourraient vous coûter plus de 1.200 dollars par hectare ». Lire aussi, Joseph MENDELSON, p.25 à 40. Et le témoignage de lagriculteur canadien Percy SCHMEISER, s& ?eacute;lectionneur de variétés locales de colza. Il fit un tour dEurope en 2001 pour dénoncer le jugement le condamnant à 11.100 € pour « piratage », alors quil a été selon lui contaminé par les cultures OGM voisines, voir Agnès SINAI, p. 15.
[71] Infos paysannes n°10 de décembre 1999.
[72] La protection du brevet commercial sur le glyphosate, la matière active du Round-Up, insecticide vendu par Monsanto arrivant à échéance en 2.000. La firme eu lidée de relancer une protection commerciale en manipulant génétiquement les semences pour les rendrent plus tolérantes au glyphosate. Ainsi le brevet « Round Up Ready » de la semence reprolongera de maximum 20 ans le délai légal de protection commerciale de la molécule crée en son temps par Monsanto, Voir Georges MONBIOT.
[73] Hugh WARWICK, p. 70.
[74] Propos de Susan Georges cité dans le livre de Henk HOBBELINK, p.23.
[75] Lire : Robert MAGNAVAL, p.24. Au début des années 1980, les universités américaines recevaient un budget annuel de 520 millions de dollars pour les biotechnologies. A cette époque se crée les centres de recherche de Monsanto (150 millions de dollars) et Du Pont (120 millions de dollars). Cest après les coupes sombres de lEtat américain dans les budgets des universités que celles-ci à la recherche de fonds privés feront miroiter un « Eldorado » aux firmes pour les attirer.
[76] Isabelle DELFORGE, p.38 & 39, A.APOTEKER, p.104 et Sabine HARGOUS. En 1994, 2 chercheurs de luniversité du Colorado (U.S.A.) ont obtenu des bre ?vets pour pas moins de 43 variétés traditionnelles de quinoa (voir III.14 ) . Ce sont des organisations non gouvernementales qui réussiront à forcer les « chercheurs » dorigine sud-américaine a abandonné leurs brevets en 1998. Mais des variétés hybrides et OGM menacent encore lautonomie et le faible financement des paysans de lAltiplano.
[77] A.APOTEKER, p.110
[78] Voir : J.MENDELSON, p.33, et A.APOTEKER, p.89 qui précise que pour gagner du temps, la firme à procéder à 3 récoltes sur la même année, aux Etats-Unis, en Argentine et en Afrique du Sud, grâce aux saisons décalées. Toutefois signalons quil faut entre 7 à 10 ans pour mettre au point un OGM et que cela coûte entre 200 et 400 millions de dollars, voir A.SINAI, p.15.
[79] Jean-Pierre BERLAN, 1998, p. 23, écrit que « La privatisation des connaissances, des ressources génétiques et des techniques dutilisation freine le travail des chercheurs. Lassés de verser des redevances sur des sources génétiques qui leur ont été confisqués, nombre de pays du Sud prennent des mesures pour en entraver la circulation. ». Un exemple est donné par lIRRI (Internationale Rice Research Institute), le plus grand centre de collection au Monde de riz situé aux Philippines qui créa la fameuse lignée IR 72 grâce à 87 parents et grands-parents des 80.000 variétés stockées dans sa banque de gène. Voir à ce sujet « Les Philippines, le riz et le brevet sur la vie », p.33 & 34 et I.DELFORGE, p.39.
[80] Voir A.SINAI, p.15
[81] Voir D.B.BROWAEYS, p.26.
[82] Les brevets accordés sur les propriétés du neem (écrit aussi nim) sont ceux qui ont provoqués les plus grandes contestations de masse. Dans son pays dorigine, lInde 100.000 signatures, 200 organisations de 35 pays regroupés autour de lécologiste américain Jeremy RIFFKIN ont dénoncé un brevet accordé en 1992 à la multinationale W.R.Grace sur les substances (azadirachtine) du neem , cité dans la revue anglaise Nature traduite dans le Courrier international, p.42. En 1995, plus de 500.000 personnes ont protesté à Bangalore (Inde) contre le brevet de W.R.Grace, voir Jeremy RIFKIN, p.104 & 105 & I. DELFORGE, p.38.
[83] Gabriel GUET, p.146 à 158. IFOAM (la fédération des mouvements dagriculture bio), Greenpeace , Sierra Club et une trentaine dassociations ont attaqué en 1997 lE.P.A .(Agence de Protection de lEnvironnement U.S.) pour négligence grave dans loctroi de dissémination des plantes contenant le gène Bacillus Thuringiensis (Bt). Voir A.APOTEKER, p.146.
[84] Philippe LEROY, p.5 à 9. Lentreprise de décodage de génome dun organisme nécessite tellement de travail quil est généralement le fruit de collaboration internationale, LITMImap (ITMI = International Tritical Maping Initiative) carte entreprise depuis 1995 est la référence actuelle. LITMIpop choisi sur un choix variétale au génome « agrandi » affine encore plus que le précédent. Les informations concernant le génome du blé tendre peuvent être obtenue sur Internet à ladresse URL ; http://gr ?ain.jouy.inra.fr, toutefois la maîtrise de langlais et de la biologie moléculaire sont nécessaire.
[85] Voir P.JOUDRIER, p.11 qui cite la méthode de transfert indirect par les agro-bactéries « modifiées » ou par transfert direct soit en transformant le protoplasme, soit par électroporation (champ électrique court et puissant » ou encore à laide de canon à particules avec lADN à transférer basé sur des microbilles dor ou de tungstène projetée. Cette dernière méthode semble la plus utilisée du moins dans les premières expériences à succès sur le froment, celles d Hybritech Seed International (Monsanto) et Sogetal (act. dans le groupe Novartis) renseignement donné par J.E. KURECKA, p.52. Le taux de succès de cette méthode est de 1/1.000, voir A.APOTEKER, p.114. Ce dernier auteur cite encore les risques de réarrangements des gènes introduit dans la chaîne dADN encourant des effets et des fonctions nouvelles , voir p.115
[86] Directive 90/220/CEE du 23-04-1990 pour lutilisation confinée et Directive 90/220/CEE du même jour pour la dissémination volontaire dans lenvironnement.
[87] G.BRANLARD, p.15 à 19. De lavis de nombreux généticiens (même du responsable blé de Monsanto), la cartographie du blé donne une nouvelle jeunesse aux méthodes traditionnelles de sélection et rendent la transgenèse inutile pour de très longues années, voir J.-P. BERLAN 2001, p.8.
[88] J. MENDELSON, p. 32.
[89] Jacques TESTARD, p.28 écrit « le colza transgénique résista ?nt à lherbicide Basta (matière active :glufosinate) sest montré capable de répandre son pollen jusquà plusieurs kilomètres - alors que les experts lui accordaient 500 mètres- et de féconder des variétés sauvages en générant des hybrides fertiles dont les experts affirmaient pourtant la stérilité ». A.APOTEKER, p.133 dit que les premiers travaux sur la dispersion des gènes indiquait une dispersion du pollen à 80 mètres, puis on en trouva à 500 m., la dernière évaluation poussait la distance à 2,5 km.
[90] Andrew POLLACK, p.51.
[91] Voir chapitre suivant (IV) dédié à la culture.
[92] Philippe LAMOTTE, qui cite un rapport de lO.C.D.E de 1993 où 489 tests expérimentaux ont été réalisé sur des plantes pour calculer la tolérance à un herbicide pour seulement 72 pour améliorer la qualité du végétal et 35 pour une meilleure résistance aux maladies. Kimball NILL & Joseph R.ZAK, p.22 font un inventaire des « bonnes » améliorations opérées pour que le soja et le maïs aie une plus faible teneur en phytates ou une plus forte teneur en phytases (lenzyme hydrolysant).
[93] Ricarda A.STEINBRECHER & Pat Roy MOONEY, p.35 à 37.
[94] Voir : Monsanto répond au dossier de The Ecologist publié par Courrier international, qui écrit en août 1999 « Il faudra attendre au moins 5 à 7 ans avant la commercialisation de cette technologie, si toutefois elle savérait une idée viable . Monsanto considère quavant de prendre t ?oute décision de commercialiser ce type de technologie, elle doit être à lécoute des préoccupations qui sexpriment et en tenir compte». Quelques mois plus tard la firme abandonnait le projet alors quelle avait acheté le brevet le 11 mai 1998 pour 1,76 milliards de dollars, et breveté dans 87 pays pour 1 milliards voir: R.A.STEINBRECHER, p. 37 et « Terminator, ou comment semer la stérilité » article du « Time », p.35 .
[95] Le défi du XXIème siècle est daccroître la production en vue de laccroissement de la population.
[96] Voir « Playing God in the Garden » (trad. « Jouer à Dieu dans le jardin ») dans « The New-York Times Magazine» le 28 octobre 1998 extrait de Jean-Pierre BERLAN, 1998, p.22.
[97] Lire larticle « Les vases communicants entre Monsanto et ladministration », de Jennifer FERRARA, p.38 à 40. Il est éloquent surtout pour les relations F.D.A. Monsanto et le passage de personnel de linstitution à la firme où linverse .
[98] Voir D.B.BROWAEYS, p.26
[99] A.APOTEKER, p.153.
[100] Scott KILMAN, p. 69.
[101] Antony BARNETT & Robin MAC KIE, p.64.
[102] Voir : Sarah RYLE & Robin Mac KIE, p.32. Arpad PUSZTAI préconise le test biologique pour juger la qualité nutritionnelle des O.G.M. , alors quactuellement lanalyse chimique suffit pour lattester, voir la revue trimestrielle « Ecolobby » 3 1999, p.30.
[103] Bruno REBELLE, p. 20.
[104] Le flux ou fuite de gènes par dissémination est le plus ? important des risques de la pollution génétique. Lorsque lon sait que rien que pour dépister si la semence brevetée a bien fixé le transfert de gènes on marque certains O.G.M. de gènes de résistance aux antibiotiques avec le risque de faire apparaître des bactéries résistantes aux antibiotiques, voir A.APOTEKER, p.154 à 159. Les espèces étrangères dans un nouvel écosystème ont déjà prouver leur pouvoir destructeur envahissant, même source p.130. Posons-nous la question ; comment faire rentrer au laboratoire des gènes disséminés dès le moment où un danger apparaît ?
[105] Jean HIRSCHLER, Pierre-Benoit JOLY & Michel PIMBERT, lire aussi Jean-Pierre BERLAN, 1985, p.20.
[106] Alain ZECCHINI, p.28. Argument qui pourrait parler à contrario pour les céréales, puisque le blé, le riz et le maïs fournissent à elles seules 41% de notre alimentation végétale, voir A.DE RAVIGNAN, p. 7.
[107] J.P.BERLAN 1998, p. 22. On est passé de lamélioration à la stérilisation en utilisant la dépression consanguine pour stériliser.
[108] Les énormes budgets de recherche (minimum : 1 milliards de dollars pour par ex. :un marché intérieur français de la semence d1,8 milliards de dollars/an) ont favorisé les regroupements. En 1996, deux géants suisses Ciba-Geigy et Sandoz se marient pour créer Novartis, après nouveau mariage avec Astra Zeneca pour créer Syngenta. Du Pont (qui a acquit à prix fort OPA- 20% de Pionner) a flirté avec le même Monsanto qui lui se mariera avec Pharmacia ? Upjohn en 1999. Fin 1998, Rhone-Poulenc et Hoechst (précédement en joint-venture avec Schering dans AgrEvo et qui avait acquis Plant Genetic Systems),fusionne et crée Aventis. Tout cela se passe sur quelques années à la fin de ce siècle. Voir A.APOTEKER, p.68 à 77.
[109] Si Monsanto a dédommagé (2 millions de dollars), les agriculteurs victimes des semences transgéniques de coton, « qui dédommagera les préjudices environnementaux, lorsque lon aura constaté à regret bien sûr, que des plantes sauvages auront été contaminées par des transgènes, créant ainsi de nouvelles plantes dont le comportement sera totalement imprévisible » . Voir : B.REBELLE.
[110] La Commission Mondiale sur lEnvironnement et le développement « Notre Avenir à tous » dit communément « Rapport BRUNDTLAND, p.177. Il faut ajouter pour être objectif que le berceau (ou centre Vavilov) du plus grand nombre de plantes se trouve dans lhémisphère Sud.
[111] Gro Harlem BRUNDTLAND, p.179 &180
[112] Michel PIMBERT, p.8. La « révolution verte » est la révolution par les nouvelles méthodes culturales (engrais, pesticides et mécanisation) .
[113] J.M.BECHE , p.7 et P.LEROY, qui p.8 signale « le niveau de polymorphisme entre les variétés élites de blés cultivés et commercialisés est très bas avec les marqueurs classiques du type RFLP (appareil pour lidentification des gènes). Cest pourquoi, le chercheur veut affiner avec des marqueurs microsatellites ». Cest la diffé ?rence entre la carte ITMImap et ITMIpop relatée note 121.
[114] Chantal DUCOS et Pierre-Benoit JOLY, p.25.
[115] A.DEKEYSER, p.22.
[116] Revue « Lécologiste » de septembre 1980. Cétait encore pire à lépoque du blé « Marquis », voir sous-chapitre 6.
[117] G.MARTIN, p.10.
[118] Dans la même revue « Industries des céréales » de décembre 1994, voir p.14, P.CHASSERAY et p. 26 à 34, Jacky FISCHER .
[119] Voir G.H.BRUNDTLAND, p.185 et A.ZECCHINI, p.28. Il en résulta 2 milliards de dollars de perte par une baisse de rendement de 50%.Lenvahissement de la maladie dans les champs se faisait à 80 km.par jour.
[120] Voir M.PIMBERT, p.8.
[121] Antoine DE RAVIGNAN, p.7. 800.000 morts et 1.000.000 dexpatriés. Ce qui fait quil y a plus dirlandais hors dIrlande que sur lîle au gaélique. Mais précision importante, la pomme de terre comme la banane ont des reproductions assexuées (ne mettant pas en jeu un échange de gènes) , ce qui prédispose plus à la dégénéréscence.
[122] Ainsi la destruction des cultures de riz de lInde en 1943, en 1953 & 54, la rouille ruine la culture du blé dur aux Etats-Unis, la perte dune part importante de la récolte de blé en U.R.S.S. en 1972, le chancre des agrumes qui frappé la Floride en 1984 et le Brésil en 1991, etc.. voir A. DE RAVIGNAN, p.7.et A.APOTEKER p.170. La biodiversité égale sécurité dans ces cas là. Un peu comme nous le verrons au chapitre IV, lassolement évite linstallation prolif&eacu ?te;rante des pestes propres à chaque types de plantes cultivées.
[123] André CHARRIER, , p.28.
[124] Voir J.M.BECHE , p.9. Qui contrôlera les banques de gènes. Pour conserver 3 ans il faut une température de +5°C, pour 20 ans -5°C et 20°C pour 100 ans.
[125] La grande firme semencière Pionner a installé des unités de recherche auprès de chaque C.I.R.A. et en retirait plus de bénéfice que les pays dans lesquels ils sont installés. Cest dire à qui profitait la recherche publique. Voir J.M.BECHE , p.6 & 7.
[126] Vous pouvez visitez son site très pointu en recherche, à l'adresse : http ://www.cimmyt.mx.
[127] Dans 4 banques de gènes, le taux de régénération est de 35%, 25%, 33% et 50% . Au N.S.S.L.(National Seed Storage Laboratory Laboratoire national de conservation des semences) des Etats-Unis , seulement 28% des 232.210 échantillons était testé et avait été révélés sain . Voir revue Ressources Génétique et Développement, de janvier 1990, p.2.
[128] Pierre-Benoit JOLY, p.43.
[129] Dan MORGAN, p. 193 à 195. Le blé du miracle avait pour lépoque, début des années 1960- un rendement élevé, était résistant à la sécheresse et aux parasites et avait la spécificité davoir des épis assez court pour résister à la verse. Il fut réalisé pour les zones arides en croisant des variétés mexicaines avec des variétés naines japonaises.
[130] Lavoine a beaucoup de variété à grains vêtus et nécessite un décorticage et un séchage (parfois dans le four du boulanger après journée). Très gras, sa mouture sur meule dérangeait les meuniers puisquil impliquait un rhabillage (retaillage des sillons ) des meules plus fréquent.
[131] Le sarrasin est appelé par certains européens du Nord , « le froment du hêtre » en raison de sa ressemblance avec la faine, le fruit du hêtre. Cest plutôt une graminée qui ne « supporte pas » les herbicides, et de ce fait a souvent des cultures exempte de résidus. Ivan Kreft est considéré comme le spécialiste mondial du sarrasin. Il enseigne à luniversité de Ljubjana (SLO).
[132] Lorge donne en panification un pain grossier. Avec une qualité terreuse ou sablonneuse en panification, il mérite lexpression populaire wallonne « grossier comme un pain dorge ». Cette céréale est utilisée dans lHimalaya et panifiée sans ferment (ni levain , ni levure). Elle procure un pain plat remis parfois en vogue par les monastères bouddhistes disséminés dans le Monde , voir Edward BROWN, p.81.
[133] La boulangerie allemande na pas son pareil dans la recherche de la diversité des céréales pour la panification. Voir notamment la publication de 320 pages, sous la direction de Wielfried SEIBEL et Werner STELLER, Speltz und Schälgetreide, (trad.libre : Grains vêtus et nus) , ou un panel de chercheurs spécialisés dans le marché et la transformation du grain étudie les possibilités en panification de lépeautre, lavoine, le millet, ? lorge, le sarrasin et le riz.
[134] Ce nest pas une revue « écologiste » qui signale ce fait mais bien une revue américaine émanant de la très sérieuse Américan Association of Céréal Chemist inc. Lire : E. ABDEL-AAL, p. 709.
[135] Lire J.HIRSCHLER, p.16.
[136] dans la revue La lettre de SOLAGRAL n°66.
[137] Les coopératives céréalières de Haute Provence et principalement celle basée près du Mont Ventoux vous guideront vers les producteurs de l espitiau. Voir « Le livre de lépeautre », éd. Edisud 1998.
[138] Lire pour les épeautres suisses (var. :Altgold) allemands (var. : Baulander, Schwabenkorn,etc..) et autrichiens (var. : Burgdorf) etc..., lenquête de Christoph Immanuel KLING, le spécialiste et conservateur allemand de lépeautre à luniversité de Hohenheim près de Stuttgart. Les vieilles variétés ardennaises Lignée 10 et Lignée 24 bien quelles ne produisent que 20 à 30 quintaux/lhectare sont dexcellents goûts, elles sont pour la première raison (rentabilité) supplantées par les variétés Albin et Rouquin dont lamélioration génétique a fait appel aux gènes de froments, ce qui le rapproche plutôt que différencie avec les froments , voir J.F.LEDENT.
[139] Lire à ce sujet le chapitre VII et Ute RABE.
[140] Légendaire « Kamut » dit trop vite dorigine mystérieuse issus des tombaux pharaoniques. En fait, lachat chez un antiquaire portugais dun soldat U.S. rapp ?orté chez son père agriculteur nétait quun blé dur que lon trouve couramment en Afrique du Nord.
[141] Que sont devenu dautres anciennes variétés : blé du trésor, blanc de Flandres (dit aussi de Bargues), blé du Roussillon, blé de Riéti, rouge dAlsace (dit aussi dAltkirch), rouge de Saint Laud
[142] Des communautés boliviennes regroupées dans lANAPQUI ont relancé la culture et lexportation de la quinoa vers les Etats-Unis et lEurope. En France et en Belgique ce sont les Artisans du Monde et Magasin du Monde OXFAM qui importe la quinoa.
Pour créer une nouvelle lignée ou variété pure et fixer les caractères, il faut plus ou moins douze ans. Le « turnover » (la durée de vie commerciale) de celle-ci est aujourdhui denviron 4 ans. Il était plus long autrefois. Cest un long chemin où dannée en année on va : croiser , sélectionner , juger les résistances aux maladies , sélectionner les têtes de lignée , évaluer les caractères agronomiques , évaluer le potentiel maintenu , la stabilité du rendement , ladaptabilité de la lignée , puis on multipliera la lignée , Viendront ensuite les deux à trois ann&eacut e;es dessais officiels pour linscription au catalogue { F9, F10, F11}.
Douze années pendant lesquelles lobtenteur a travaillé sans être rémunéré. Son revenu est constitué exclusivement des droits dobtenteur protégé par une convention internationale de 1961 que plusieurs pays ont signé (lU.P.O.V. = Union pour la Protection des Obtentions Végétales dite en dautres abréviations COV ou DOV). Lobtenteur appose son droit à toutes personnes achetant ses semences. Par contre il ne peut sopposer à ce quun autre obtenteur se serve de son matériel (sa semence) pour créer une nouvelle variété. Ce système européen à lorigine, protège la recherche de lamélioration variétale des semences et ne prive pas lagriculteur de lusage « fermier ou domestique » des ressources génétiques considéré comme patrimoine humanitaire. Cette convention a attiré petit à petit les investissements privés dans le secteur [69].
III. 11. La vie devient une marchandise brevetable.
La recombinaison génétique (ou manipulation génétique) des semences va poussé plus loin que cette convention UPOV. Lors de la vente des semences génétiquement modifiées, des contrats sont obligatoirement signés et confèrent des droits aux groupes semenciers. Le droit technologique stipule que lon ne peut prélever des graines de sa récolte pour les semer lannée suivante sous peine de condamnation pénale. Cest la protection du brevet [70]. Il occasionne la perte de lusage « fermier » de la graine de la part du cé ;réaliculteur [71]. Pour un franc de semences, il y a plusieurs francs dengrais et pesticides, de là lintérêt de les rendre par manipulation génétique interdépendants et vendus en « kit » [72]. Si la première caractéristique dune semence est sa fertilité, cette dernière sera tributaire dun produit chimique spécifique pour assurer sa germination ou sa croissance. Lagent déclencheur sera livré avec la semence et il serait le pesticide que cela nétonnerait aucun observateur [73]. « La biotechnologie est le résultat de travail de milliers de personnes qui ont patiemment édifié les fondations, les murs et posé la charpente du toit dun édifice énorme. Maintenant que ces travaux sont terminés, des corporations nouvelles et anciennes sont en train de samasser et de se disputer pour pouvoir poser les dernières tuiles sur le toit et décréter que tout leur appartient » [74] Là où cela devient génétiquement gênant, cest que le brevetage du vivant fait payer +/- 10 années de recherche, dailleurs à ces débuts, financée par les Etats [75] et que lon exige la gratuité des milliers dannées de sélection qui ont précédé [76]. Ainsi les paysans des Andes ont failli devoir payer des droits sur une plante dont ils nont cessé daméliorer les premières versions et quil a suffit de ramasser et didentifier scientifiquement. Doù, « découverte » donnant droit à la possibilité de breveter. La culture à grande échelle de la quinoa hybride brevetée risque elle de jouer un mauvais tour aux exportations boliviennes. Comme le dit A.Apoteker [77], le gène nest quune page du grand livre génétique. Cela ne transforme pas celui qui la arrachée et photocopiée en « inventeur ». Il est immoral de breveter ce qui devrait être le patrimoine commun de lhumanité.
La mise sur le marché de nouvelles variétés sans les observer trois ans comme il est dusage, a été critiqué après léchec dune récolte de coton transgénique [78]. Le risque de scléroser lamélioration génétique et déteindre encore plus la biodiversité doit aussi être énoncé. Certains riz sélectionnés autrefois qui donnèrent de grand résultat avait 87 parents et grands-parents. Comment avoir accès à lavenir accès à ce potentiel sil est couvert de brevet [79]. Autre exemple plus récent, le « riz doré » génétiquement modifié pour supplémenter lapport de vitamine A, a exigé la levée de quelques 70 brevets [80].
Lintroduction des gènes du Bacille Thuringiensis [81] et des gènes produisant des substances du neem [82] risque de priver la pratique de lagriculture biologique de deux des rares produits de protection phytosanitaire autorisés [83] en prenant le risque de rendre les insectes-cibles résistant à ces substances naturels.
III.12. Génétiquement sans gène.
Mais dabord où en est le génie génétique sur le froment ? Les moyens deffectuer la cartographie du génome du froment panifiable sont possible et de plus en plus précis [84] . Les méthodes de transfert de gène sont dites « maîtrisée » [85]. Les potentialités ouvertes étant énorme, il ne reste plus quà voir ce que lon fait de cet outil remaniant à souhait lexpression de vie. Encore une fois loutil traduit plus le caractère de ceux qui lemploi. Cest le caractère de l « ouvrier » plus que le caractère de l « outil ». Bien quici laventure des mises en application ne doit pas se faire sans garde-fou. LUnion Européenne ayant dans ce sens réglementé une directive O.G..M. en milieu confiné (expérience de laboratoire par exemple) et une directive pour les O.G.M. disséminé dans la nature [86]. Les chercheurs des centres officiels parlant des potentialités pensent surtout introduire les gènes produisant des protéines de bonne valeur boulangère, alliant ainsi les connaissances spécifiques de la technologie de la pâte au essor du génie génétique. Des transferts d « allèles nuls » (groupe de gènes où il y a absence de synthèse protéique) pourrait amener prochainement sur le marché des aliments nouveaux. Par exemple dépourvu des gliadines (protéines du gluten) qui affecte les malades coeliaques intolérants aux gluten-. Enfin et probablement surtout, lidentification des gènes va permettre daffiner encore mieux pour la sélection des semences telle quelle se conçoit actuellement [87]. Dans lUnion Européenne, un moratoire bloque toutes nouvelles autorisations depuis quelques années. Le froment nétait pas encore concerné fin du siècle passé, même aux Etats-Unis. La plante la plus cultivée au Monde est inévitablement convoitée vu son marché. Ainsi, la firme Monsanto prévoit un blé Roundup Ready (rR) résistant à son herbicide vedette [88]. Il faut dire quaux « States », vu létendue des cultures, lindustrie agricole ne laboure plus après récolte, elle désherbe avec un herbicide, puis on ressème dessus. Economie de temps et de main duvre. On comprend plus aisément limportance davoir des plantes résistantes à lherbicide. Que pensez de cette pratique ? La destruction des « herbes », (mauvaises ou bonnes), priverait les populations des pays en développement de récoltes daliments dappoint et saisonniers ou faisant partie de la pharmacopée locale. Mais cest surtout les agriculteurs américains qui peuvent craindre que les gènes de résistance à lherbicide se transmettent aux graminées de la même essence génétique [89]. En 2003, déjà des herbes « sauvages » (pesse et bidens) résistants à lherbicide sont apparues sur 250.000 hectares dans des Etats près de la côte Est des U.S.A. Du ray-grass résistant est apparu en Californie et dans des champs de bl&ea cute; australien [90]. La lutte contre les « mauvaises herbes » déclencherait un mécanisme connu dengrenage de traitement de pesticides [91] toujours plus intense et coûteux. Pour parler de la pratique, et critiquer non des projets ou loutil, parlons de létat de la situation en Amérique et des O.G..M. déjà mis sur le marché. Cest la résistance aux pesticides, aux insectes et aux virus que lon « transgène » [92]. La stérilité mâle obtenue par manipulation génétique qui procurerait des semences-suicide trahi la volonté commerciale et lucrative des chercheurs, heureux quils étaient davoir trouvé cette « sécurité économique » pour le commerce des semences [93]. La licence génétique « T.P.S. » vite appelée « Terminator » -les semences-suicide- dont Monsanto, propriétaire du brevet a décidé le retrait au 4 octobre 1999, indique certaines limites du potentiel de cette révolution génétique [94]. Prônant la « révolution génétique » après la « révolution verte », les responsables communication des multinationales « des sciences de la vie » prêchent quil relève le défi alimentaire de XXIème siècle [95]. Note contradictoire toutefois: Phil Angels (directeur de la communication de Monsanto) déclarait à Michael Pollan dans « The New-York Times Magazine» le 28 octobre 1998 que « Nous Monsanto- navons pas à garantir la sécurité des produits génétiquement modifiés. Notre intérêt est den vendre le plus possible, Cest à la Food & Drug Administration (F.D.A. organisme de contrôle) de veiller à leur sécurité. » [96] Mais les vases sont tellement communicants entre le secteur privé et ladministration et spécialement entre Monsanto et la F.D.A., quaux Etats-Unis le phénomène a reçu un nom : le « revolving door », ou système de porte tournante [97].
III.13. Gènes sans frontière.
La « pollution génétique » issue de cette révolution génétique pourrait être aussi grave que dautres pollutions chimiques et nucléaires déjà connues. Il faut surtout souligner que la transgénétique est une technique nouvelle qui élimine les barrières entre règnes, végétales ou animales. Par exemple le gène dun bacille, le Bacillus thuringiensis (Bt) est incorporé dans les gènes de semences. Si le bacille émet sa toxine suivant ses paramètres dactivité (température, hygrométrie), ici la toxine insérée dans les tissus végétaux est produite systématiquement. Ce qui risque dinduire une réponse immunitaire plus rapide de la part des insectes-cibles. Au point que lE.P.A. (agence américaine pour la protection de lenvironnement) préconise de laisser des zones refuges de semis conventionnels représentant 15 à 30% des surfaces transgéniques [98]. Un gène de la noix du Brésil avait &eacu te;té inséré dans certaines graines de soja, ce qui avait conduit à des réponses allergènes limitées aux seuls consommateurs de noix autrefois [99]. Un comble pour le lait de soja employé parfois dans le bol alimentaire des super-allergiques. Comment lexercice du métier de nutritionniste et diététicien va-t-il encore pouvoir se pratiquer et connaître la tracabilité des allergènes ?. Pionner le semencier a dû arrêter le développement de son produit. Des agriculteurs et transformateurs alimentaires U.S. se sont opposés en 2.002 à la manipulation des cultures à des fins pharmaceutiques. Ils craignent que les vaccins, les enzymes , les anti-corps et les hormones ne se retrouvent accidentellement dans leurs produits [100] Dautres chercheurs en mal defficacité, on imaginé introduire des gènes de mutation rapide dans les plantes et les animaux afin détudier leur évolution. Des millénaires se raccourcissent en quelques mois afin de diagnostiquer plus vite le bon produit commercial. Problème, si ce gène mutant et cancérigène séchappait [101]. Citons une autre forme possible de pollution , alimentaire cette fois. Dans une Grande-Bretagne déjà traumatisée par la crise de la vache folle, une expérience nourrissant des rats avec des pommes de terre génétiquement modifiés vit les organes de ces rats atrophiés. Mais le chercheur (Arpad Pusztai) fut licencié et les études complémentaires de Stanley Ewen récusées aussi ? Occultation ! Et cela sans quune seule publication ne fut autorisée sur ces seules études prétendant que la modification gén& eacute;tique est dangereuse au niveau alimentaire [102]. Le danger consiste aussi en ce que le comportement sans passé évolutif dans des écosystèmes qui ne les ont pas sélectionnés (sans prédateur) est imprévisible [103]. Il est nécessaire dapprécier avec précision les besoins et les risques de cette technique [104]. Bien sur depuis le début de la biotechnologie, des aspects positifs sont promis. Par exemple, le transfert sur les céréales des capacités des légumineuses a capter lazote de lair [105] et ainsi déviter lapport intensif et coûteux dengrais azotés. Est-ce parce que lazote de lair est gratuit que ces recherches naboutissent pas ? Pourtant le gain serait important pour améliorer le bol alimentaire des hommes et des femmes où la carence protéique fait des désastres et quelle arme dans la lutte contre la pollution de leau par les nitrates (lengrais azoté le plus employé). Les « alicaments » (aliment-médicament), comme par exemple la banane contenant le vaccin contre lhépatite B, le « riz doré » enrichi à la vitamine A ou dautres plantes aux vertus diététiques donnent un profil positif au potentiel du génie génétique.
III. 14. Sélection génétique = érosion génétique ?
Sur les 10.000 à 50.000 plantes comestibles, seulement 150 à 200 sont utilisés à cet effet [106] . Les espèces à germination rapide, à forte rentabilité agronomique seront privilégiées car le marché na ni le temps dattendre, ni de peu rentabiliser. On la vu, lévolution qualitative de la culture du froment panifiable a surtout fait la part belle au rendement agronomique, il a en effet été multiplié par 10. Si lon prend la situation de départ, on constate une perte des qualités nutritionnelles. Dans lamélioration de la sélection, peut-on qualifier de progrès de la perte de fécondation du caractère par hybridation [107] et la dépendance aux produits phytosanitaires par modification génétique. Ces « évolutions » (plutôt que « progrès » pour rester critique) ne se sont réalisés que grâce à une armada coûteuse de produits phytosanitaires et de fertilisation dengrais de synthèse. Rappelons-le, on attribue plus le progrès des cultures aux méthodes culturales quà la sélection. Cest une agriculture pour riche agriculteur.
Le froment a des dispositions naturelles pour se défendre (cfr. sous-chapitre 1) de ces sophistications manipulatrices. Mais si une volonté politique ne se développe pas, seuls les grands groupes issus de méga-fusions [108] et investisseurs des « sciences de la vie » décideront ce qui est bon pour lensemble de la citoyenneté du Monde. Tout cela se fera en fonction de leurs bilans financiers et de la voracité des actionnaires anonymes, insouciants des « dégâts collatéraux » [109], le critère de la compétitivité lemportant si souvent sur la qualité. Actuellement on demande aux pays du Sud de la Terre, ce que nous, pays du Nord, navons pas réussi nous même, cest à dire, sauver le patrimoine et la diversité génétique. Seul 4% des surfaces de la Terre sont aménagées pour la préservation des espèces [110] et paradoxalement à lheure de la biotechnologie, le trésor génétique est en voie dextinction. Indice de mauvaise gestion du patrimoine, la perte de variabilité génétique est très forte, parfois avec des taux dextinction 100 fois supérieur au passé [111]. Dans ce qui est convenu dappeler du non du biologiste russe « Centre Vavilov » (lieu que lon considère dorigine de lespèce) et où la plus grande variété de cette espèce est présente), les populations de froments « originels » ont subi une réduction considérable par la « révolution verte » et la diffusion de nouvelles variétés [112]. Après la guerre 1940-45 , 95% des variétés grecques de froment ont été abandonnées [113]. A linverse, sur les 136 variétés de froment crée en France de 1959 à 1982 on remarque quelles sont presque toute cousines et que la descendance de la variété « Capelle » est prépondérante [114]. Dans les années 1970, la variété « Cama » occupait près de 50% des surfaces cultivées en Belgique [115]. A la fin des ces mêmes années 1970, la moitié du froment canadien nappartenait quà une seule variété [116]. Encore récemment, dans la récolte française de 1993, la variété « Soissons » détenait 40,5% des surfaces cultivées en froment et dans certaines régions elle occupait plus de la moitié des emblavements [117]. Au point quen 1994, alors que « Soissons » détenait encore 38% des emblavements , lenquête sur le comportement en boulangerie des variétés cultivées ne se faisait quen étude de complémentarité de cette variété [118]. Et pourtant, cest dans le patrimoine variétal quon a trouvé la solution à la crise du maïs en 1970 aux « States » [119]. Cest dans le capital variétal que des sélectionneurs voulant développer une variété de sorgho riche en protéine, ont trouvé deux variétés locales chez des paysans éthiopiens après une quête infructueuse de 9.000 variétés provenant du Monde entier [120]. Cette communauté dintérêt entre environnement et économie est mise en exergue par ces exemples. Il existe encore dautres situations dramatiques où la diversité génétique aurait été une solution, la plus citée est la famine du à la maladie « mildiou » de la pomme de terre irlandaise vers la moitié des années 1840 [121] . Dautres crises alimentaires nont souvent pas dépassé linformation régionale ou spécialisée et nont eu aucune chance datteindre une phrase dinformation dun jou rnal télévisé de 20 minutes [122]. Comme toute information lancinante et non étincellante, la perte de la biodiversité qui se paie en accroissement du risque en agriculture a bien peu de chance dêtre entendue et pris en compte. Aujourdhui , « ce nest pas tant la sélection que les conditions économiques dans lesquelles elle se pratique qui poussent à luniformisation génétique » [123].
III . 15 . Banquier des gènes ou Gène de banquier
On pourrait rétorquer que lon pensé sauver le patrimoine génétique. Dans limmédiat après guerre, les banques de gènes conservent par le froid [124] toutes les variétés de semences des plantes cultivées. Puis sorchestre autour des C.I.R.A. (Centres Internationaux de Recherche Agricole) la collecte et la conservation par espèce [125]. Ainsi lIRRI ouvert au Philippines en 1960 se concentre sur le riz, le CIP au Pérou sur la pomme de terre et pour le froment cest au Mexique que le CIMMYT (Centre international damélioration pour le maïs et le froment « Maize Y Trigo » en espagnol) [126] souvre en 1964. La plus grande critique accordée à ces banques de gènes est quelle conserve « ex-situ » avec tous les risques inhérent à la conservation par le froid (pannes et pertes parfois irrémédiables dans ces cas ), mais aussi avec le risque dun taux de régénération faible [127] . Si le CIMMYT a autrefois distribué en 4 ans plus de 47.000 échantillons à travers le Monde [128], créé le « blé du miracle » [129] qui vaudra le prix Nobel de la paix à Norman Borlaugh le directeur du centre dEl Batan (MX), aujourdhui, le CIMMYT et les autres CIRA doivent se plier aux règles du marché. Les recherches seffectuent en transgénique et avec des acteurs privés, la « distribution » se réalise dès lors avec « royalties » à la clef. La collection des gènes (dites aussi : germoplasme) devient de plus en plus laffaire de firmes privés. La conservation vu par les banques de gènes internationales failli à la tâche conservatrice de qualité, puisquelle ne pouvait organiser lentretien de la vitalité des toutes ces semences par sélection conservatrice sur le terrain. Cest grâce à la culture sur leurs sites dorigine que lon peut garder lidentité des souches et faire évoluer celles-ci face aux nouvelles conditions environnementales et de culture.
III.16. Quand sélection rime avec conservation.
La vogue des pains muti-céréales ont remis dans leurs mélanges prêts à lemploi (ou mixes) des céréales et des graines (trop vite appelée céréales) tel lavoine [130], le sarrasin [131], lorge [132] le mais et même des graines damarante. Dautres graines (sésame, pavot, lin, tournesol) en garniture sur le pourtour des pains ont donné limpression dun changement [133]. Dans ce cas de figure, le changement nest hé ;las que de surface, pour plaire. Mais ici je préfère faire écho à des recherches ayant plus dauthenticité, un filiation à la tradition, avec des structures différentes au niveau nutritionnel et technologique. En Italie, en Suisse, en Allemagne, en France et Pologne durant cette dernière moitié du vingtième siècle, la culture « in situ » (sur le site) danciennes variétés na survécu quen expression de niche ou de musée vivant. Principalement grâce au mouvement environnementaliste et « vert », les tendances en matière dagriculture biologique et de recherche daliments sains ont conduit à conserver des îlots de production [134] en maintenant ces variétés dans les conditions dorigine (sol, climat mais aussi savoir-faire du paysan) [135] . On peut penser à la recherche du blé blanc dApt dans le parc de Luberon [136], au petit épeautre en Haute Provence [137] (en fait un engrain). Au grand épeautre en Suisse, Allemagne et en Ardenne belge [138], ou encore à cette autre manière de consommer lépeautre dans la Souabe (Schwäbisch D) récolté à létat laiteux afin de procurer le « grünkern » -grain vert- [139]. Ces blés durs qui « passent » parfois en panification sous le nom de « Kamut » [140] ,qui bien que comme pour lépeautre se consomme cuisiné plutôt que panifié, révèle des qualités nutritionnelles et diététiques au nive au de leurs protéines. Ces anciennes variétés parfois remises en valeur comme le rouge de Bordeaux [141] en France et le froment pourpre en Australie sont de vieilles souches plus spécifiquement panifiables. La quinoa ce « riz » des Andes qui se panifie mieux au levain. [142]. Tout ce trésor quest le patrimoine génétique et les différents savoir-faire ( par exemple, pour le décortiquage lors de la mouture des graines à cosses dites aussi vêtues- ou pour sécher lépeautre laiteux) sinscrit dans la nature et lhistoire de la personne humaine façonnée par son pays, son héritage culturel propre, sidentifiant même jusque dans les gènes. Le capital génétique devra être sauvé non pas pour lamélioration des rendements mais pour la rusticité et ladaptabilité de ces variétés. Il est essentiel quà lavenir, la sélection et son potentiel technologique renforcent ces 2 critères.
Marc DEWALQUE février 2003
[69] Jean-Marc BECHE et Pierre-Benoit JOLY , p.4 & 5. donnent des tableaux avec les nouveaux entrants dans le secteur et leurs origines . ils viennent des secteurs chimiques pharmaceutiques et pétroliers.
[70] Rick WEISS, p.34 qui se fait lécho des premiers procès intenté par Monsanto aux agriculteurs qui auraient resemé 3 ans plutôt des graines génétiquement modifiées et brevetés. La « stérilité contractuelle » se double dune « stérilité juridique » au cas où le fermier va se procurer des graines génétiquement modifiées chez son voisin. J.P.BERLAN, 1998, p.22, cite les encarts publicitaires de menace dans des journaux agricoles américains, sous le titre « Des semences biotech piratées qui pourraient vous coûter plus de 1.200 dollars par hectare ». Lire aussi, Joseph MENDELSON, p.25 à 40. Et le témoignage de lagriculteur canadien Percy SCHMEISER, s& ?eacute;lectionneur de variétés locales de colza. Il fit un tour dEurope en 2001 pour dénoncer le jugement le condamnant à 11.100 € pour « piratage », alors quil a été selon lui contaminé par les cultures OGM voisines, voir Agnès SINAI, p. 15.
[71] Infos paysannes n°10 de décembre 1999.
[72] La protection du brevet commercial sur le glyphosate, la matière active du Round-Up, insecticide vendu par Monsanto arrivant à échéance en 2.000. La firme eu lidée de relancer une protection commerciale en manipulant génétiquement les semences pour les rendrent plus tolérantes au glyphosate. Ainsi le brevet « Round Up Ready » de la semence reprolongera de maximum 20 ans le délai légal de protection commerciale de la molécule crée en son temps par Monsanto, Voir Georges MONBIOT.
[73] Hugh WARWICK, p. 70.
[74] Propos de Susan Georges cité dans le livre de Henk HOBBELINK, p.23.
[75] Lire : Robert MAGNAVAL, p.24. Au début des années 1980, les universités américaines recevaient un budget annuel de 520 millions de dollars pour les biotechnologies. A cette époque se crée les centres de recherche de Monsanto (150 millions de dollars) et Du Pont (120 millions de dollars). Cest après les coupes sombres de lEtat américain dans les budgets des universités que celles-ci à la recherche de fonds privés feront miroiter un « Eldorado » aux firmes pour les attirer.
[76] Isabelle DELFORGE, p.38 & 39, A.APOTEKER, p.104 et Sabine HARGOUS. En 1994, 2 chercheurs de luniversité du Colorado (U.S.A.) ont obtenu des bre ?vets pour pas moins de 43 variétés traditionnelles de quinoa (voir III.14 ) . Ce sont des organisations non gouvernementales qui réussiront à forcer les « chercheurs » dorigine sud-américaine a abandonné leurs brevets en 1998. Mais des variétés hybrides et OGM menacent encore lautonomie et le faible financement des paysans de lAltiplano.
[77] A.APOTEKER, p.110
[78] Voir : J.MENDELSON, p.33, et A.APOTEKER, p.89 qui précise que pour gagner du temps, la firme à procéder à 3 récoltes sur la même année, aux Etats-Unis, en Argentine et en Afrique du Sud, grâce aux saisons décalées. Toutefois signalons quil faut entre 7 à 10 ans pour mettre au point un OGM et que cela coûte entre 200 et 400 millions de dollars, voir A.SINAI, p.15.
[79] Jean-Pierre BERLAN, 1998, p. 23, écrit que « La privatisation des connaissances, des ressources génétiques et des techniques dutilisation freine le travail des chercheurs. Lassés de verser des redevances sur des sources génétiques qui leur ont été confisqués, nombre de pays du Sud prennent des mesures pour en entraver la circulation. ». Un exemple est donné par lIRRI (Internationale Rice Research Institute), le plus grand centre de collection au Monde de riz situé aux Philippines qui créa la fameuse lignée IR 72 grâce à 87 parents et grands-parents des 80.000 variétés stockées dans sa banque de gène. Voir à ce sujet « Les Philippines, le riz et le brevet sur la vie », p.33 & 34 et I.DELFORGE, p.39.
[80] Voir A.SINAI, p.15
[81] Voir D.B.BROWAEYS, p.26.
[82] Les brevets accordés sur les propriétés du neem (écrit aussi nim) sont ceux qui ont provoqués les plus grandes contestations de masse. Dans son pays dorigine, lInde 100.000 signatures, 200 organisations de 35 pays regroupés autour de lécologiste américain Jeremy RIFFKIN ont dénoncé un brevet accordé en 1992 à la multinationale W.R.Grace sur les substances (azadirachtine) du neem , cité dans la revue anglaise Nature traduite dans le Courrier international, p.42. En 1995, plus de 500.000 personnes ont protesté à Bangalore (Inde) contre le brevet de W.R.Grace, voir Jeremy RIFKIN, p.104 & 105 & I. DELFORGE, p.38.
[83] Gabriel GUET, p.146 à 158. IFOAM (la fédération des mouvements dagriculture bio), Greenpeace , Sierra Club et une trentaine dassociations ont attaqué en 1997 lE.P.A .(Agence de Protection de lEnvironnement U.S.) pour négligence grave dans loctroi de dissémination des plantes contenant le gène Bacillus Thuringiensis (Bt). Voir A.APOTEKER, p.146.
[84] Philippe LEROY, p.5 à 9. Lentreprise de décodage de génome dun organisme nécessite tellement de travail quil est généralement le fruit de collaboration internationale, LITMImap (ITMI = International Tritical Maping Initiative) carte entreprise depuis 1995 est la référence actuelle. LITMIpop choisi sur un choix variétale au génome « agrandi » affine encore plus que le précédent. Les informations concernant le génome du blé tendre peuvent être obtenue sur Internet à ladresse URL ; http://gr ?ain.jouy.inra.fr, toutefois la maîtrise de langlais et de la biologie moléculaire sont nécessaire.
[85] Voir P.JOUDRIER, p.11 qui cite la méthode de transfert indirect par les agro-bactéries « modifiées » ou par transfert direct soit en transformant le protoplasme, soit par électroporation (champ électrique court et puissant » ou encore à laide de canon à particules avec lADN à transférer basé sur des microbilles dor ou de tungstène projetée. Cette dernière méthode semble la plus utilisée du moins dans les premières expériences à succès sur le froment, celles d Hybritech Seed International (Monsanto) et Sogetal (act. dans le groupe Novartis) renseignement donné par J.E. KURECKA, p.52. Le taux de succès de cette méthode est de 1/1.000, voir A.APOTEKER, p.114. Ce dernier auteur cite encore les risques de réarrangements des gènes introduit dans la chaîne dADN encourant des effets et des fonctions nouvelles , voir p.115
[86] Directive 90/220/CEE du 23-04-1990 pour lutilisation confinée et Directive 90/220/CEE du même jour pour la dissémination volontaire dans lenvironnement.
[87] G.BRANLARD, p.15 à 19. De lavis de nombreux généticiens (même du responsable blé de Monsanto), la cartographie du blé donne une nouvelle jeunesse aux méthodes traditionnelles de sélection et rendent la transgenèse inutile pour de très longues années, voir J.-P. BERLAN 2001, p.8.
[88] J. MENDELSON, p. 32.
[89] Jacques TESTARD, p.28 écrit « le colza transgénique résista ?nt à lherbicide Basta (matière active :glufosinate) sest montré capable de répandre son pollen jusquà plusieurs kilomètres - alors que les experts lui accordaient 500 mètres- et de féconder des variétés sauvages en générant des hybrides fertiles dont les experts affirmaient pourtant la stérilité ». A.APOTEKER, p.133 dit que les premiers travaux sur la dispersion des gènes indiquait une dispersion du pollen à 80 mètres, puis on en trouva à 500 m., la dernière évaluation poussait la distance à 2,5 km.
[90] Andrew POLLACK, p.51.
[91] Voir chapitre suivant (IV) dédié à la culture.
[92] Philippe LAMOTTE, qui cite un rapport de lO.C.D.E de 1993 où 489 tests expérimentaux ont été réalisé sur des plantes pour calculer la tolérance à un herbicide pour seulement 72 pour améliorer la qualité du végétal et 35 pour une meilleure résistance aux maladies. Kimball NILL & Joseph R.ZAK, p.22 font un inventaire des « bonnes » améliorations opérées pour que le soja et le maïs aie une plus faible teneur en phytates ou une plus forte teneur en phytases (lenzyme hydrolysant).
[93] Ricarda A.STEINBRECHER & Pat Roy MOONEY, p.35 à 37.
[94] Voir : Monsanto répond au dossier de The Ecologist publié par Courrier international, qui écrit en août 1999 « Il faudra attendre au moins 5 à 7 ans avant la commercialisation de cette technologie, si toutefois elle savérait une idée viable . Monsanto considère quavant de prendre t ?oute décision de commercialiser ce type de technologie, elle doit être à lécoute des préoccupations qui sexpriment et en tenir compte». Quelques mois plus tard la firme abandonnait le projet alors quelle avait acheté le brevet le 11 mai 1998 pour 1,76 milliards de dollars, et breveté dans 87 pays pour 1 milliards voir: R.A.STEINBRECHER, p. 37 et « Terminator, ou comment semer la stérilité » article du « Time », p.35 .
[95] Le défi du XXIème siècle est daccroître la production en vue de laccroissement de la population.
[96] Voir « Playing God in the Garden » (trad. « Jouer à Dieu dans le jardin ») dans « The New-York Times Magazine» le 28 octobre 1998 extrait de Jean-Pierre BERLAN, 1998, p.22.
[97] Lire larticle « Les vases communicants entre Monsanto et ladministration », de Jennifer FERRARA, p.38 à 40. Il est éloquent surtout pour les relations F.D.A. Monsanto et le passage de personnel de linstitution à la firme où linverse .
[98] Voir D.B.BROWAEYS, p.26
[99] A.APOTEKER, p.153.
[100] Scott KILMAN, p. 69.
[101] Antony BARNETT & Robin MAC KIE, p.64.
[102] Voir : Sarah RYLE & Robin Mac KIE, p.32. Arpad PUSZTAI préconise le test biologique pour juger la qualité nutritionnelle des O.G.M. , alors quactuellement lanalyse chimique suffit pour lattester, voir la revue trimestrielle « Ecolobby » 3 1999, p.30.
[103] Bruno REBELLE, p. 20.
[104] Le flux ou fuite de gènes par dissémination est le plus ? important des risques de la pollution génétique. Lorsque lon sait que rien que pour dépister si la semence brevetée a bien fixé le transfert de gènes on marque certains O.G.M. de gènes de résistance aux antibiotiques avec le risque de faire apparaître des bactéries résistantes aux antibiotiques, voir A.APOTEKER, p.154 à 159. Les espèces étrangères dans un nouvel écosystème ont déjà prouver leur pouvoir destructeur envahissant, même source p.130. Posons-nous la question ; comment faire rentrer au laboratoire des gènes disséminés dès le moment où un danger apparaît ?
[105] Jean HIRSCHLER, Pierre-Benoit JOLY & Michel PIMBERT, lire aussi Jean-Pierre BERLAN, 1985, p.20.
[106] Alain ZECCHINI, p.28. Argument qui pourrait parler à contrario pour les céréales, puisque le blé, le riz et le maïs fournissent à elles seules 41% de notre alimentation végétale, voir A.DE RAVIGNAN, p. 7.
[107] J.P.BERLAN 1998, p. 22. On est passé de lamélioration à la stérilisation en utilisant la dépression consanguine pour stériliser.
[108] Les énormes budgets de recherche (minimum : 1 milliards de dollars pour par ex. :un marché intérieur français de la semence d1,8 milliards de dollars/an) ont favorisé les regroupements. En 1996, deux géants suisses Ciba-Geigy et Sandoz se marient pour créer Novartis, après nouveau mariage avec Astra Zeneca pour créer Syngenta. Du Pont (qui a acquit à prix fort OPA- 20% de Pionner) a flirté avec le même Monsanto qui lui se mariera avec Pharmacia ? Upjohn en 1999. Fin 1998, Rhone-Poulenc et Hoechst (précédement en joint-venture avec Schering dans AgrEvo et qui avait acquis Plant Genetic Systems),fusionne et crée Aventis. Tout cela se passe sur quelques années à la fin de ce siècle. Voir A.APOTEKER, p.68 à 77.
[109] Si Monsanto a dédommagé (2 millions de dollars), les agriculteurs victimes des semences transgéniques de coton, « qui dédommagera les préjudices environnementaux, lorsque lon aura constaté à regret bien sûr, que des plantes sauvages auront été contaminées par des transgènes, créant ainsi de nouvelles plantes dont le comportement sera totalement imprévisible » . Voir : B.REBELLE.
[110] La Commission Mondiale sur lEnvironnement et le développement « Notre Avenir à tous » dit communément « Rapport BRUNDTLAND, p.177. Il faut ajouter pour être objectif que le berceau (ou centre Vavilov) du plus grand nombre de plantes se trouve dans lhémisphère Sud.
[111] Gro Harlem BRUNDTLAND, p.179 &180
[112] Michel PIMBERT, p.8. La « révolution verte » est la révolution par les nouvelles méthodes culturales (engrais, pesticides et mécanisation) .
[113] J.M.BECHE , p.7 et P.LEROY, qui p.8 signale « le niveau de polymorphisme entre les variétés élites de blés cultivés et commercialisés est très bas avec les marqueurs classiques du type RFLP (appareil pour lidentification des gènes). Cest pourquoi, le chercheur veut affiner avec des marqueurs microsatellites ». Cest la diffé ?rence entre la carte ITMImap et ITMIpop relatée note 121.
[114] Chantal DUCOS et Pierre-Benoit JOLY, p.25.
[115] A.DEKEYSER, p.22.
[116] Revue « Lécologiste » de septembre 1980. Cétait encore pire à lépoque du blé « Marquis », voir sous-chapitre 6.
[117] G.MARTIN, p.10.
[118] Dans la même revue « Industries des céréales » de décembre 1994, voir p.14, P.CHASSERAY et p. 26 à 34, Jacky FISCHER .
[119] Voir G.H.BRUNDTLAND, p.185 et A.ZECCHINI, p.28. Il en résulta 2 milliards de dollars de perte par une baisse de rendement de 50%.Lenvahissement de la maladie dans les champs se faisait à 80 km.par jour.
[120] Voir M.PIMBERT, p.8.
[121] Antoine DE RAVIGNAN, p.7. 800.000 morts et 1.000.000 dexpatriés. Ce qui fait quil y a plus dirlandais hors dIrlande que sur lîle au gaélique. Mais précision importante, la pomme de terre comme la banane ont des reproductions assexuées (ne mettant pas en jeu un échange de gènes) , ce qui prédispose plus à la dégénéréscence.
[122] Ainsi la destruction des cultures de riz de lInde en 1943, en 1953 & 54, la rouille ruine la culture du blé dur aux Etats-Unis, la perte dune part importante de la récolte de blé en U.R.S.S. en 1972, le chancre des agrumes qui frappé la Floride en 1984 et le Brésil en 1991, etc.. voir A. DE RAVIGNAN, p.7.et A.APOTEKER p.170. La biodiversité égale sécurité dans ces cas là. Un peu comme nous le verrons au chapitre IV, lassolement évite linstallation prolif&eacu ?te;rante des pestes propres à chaque types de plantes cultivées.
[123] André CHARRIER, , p.28.
[124] Voir J.M.BECHE , p.9. Qui contrôlera les banques de gènes. Pour conserver 3 ans il faut une température de +5°C, pour 20 ans -5°C et 20°C pour 100 ans.
[125] La grande firme semencière Pionner a installé des unités de recherche auprès de chaque C.I.R.A. et en retirait plus de bénéfice que les pays dans lesquels ils sont installés. Cest dire à qui profitait la recherche publique. Voir J.M.BECHE , p.6 & 7.
[126] Vous pouvez visitez son site très pointu en recherche, à l'adresse : http ://www.cimmyt.mx.
[127] Dans 4 banques de gènes, le taux de régénération est de 35%, 25%, 33% et 50% . Au N.S.S.L.(National Seed Storage Laboratory Laboratoire national de conservation des semences) des Etats-Unis , seulement 28% des 232.210 échantillons était testé et avait été révélés sain . Voir revue Ressources Génétique et Développement, de janvier 1990, p.2.
[128] Pierre-Benoit JOLY, p.43.
[129] Dan MORGAN, p. 193 à 195. Le blé du miracle avait pour lépoque, début des années 1960- un rendement élevé, était résistant à la sécheresse et aux parasites et avait la spécificité davoir des épis assez court pour résister à la verse. Il fut réalisé pour les zones arides en croisant des variétés mexicaines avec des variétés naines japonaises.
[130] Lavoine a beaucoup de variété à grains vêtus et nécessite un décorticage et un séchage (parfois dans le four du boulanger après journée). Très gras, sa mouture sur meule dérangeait les meuniers puisquil impliquait un rhabillage (retaillage des sillons ) des meules plus fréquent.
[131] Le sarrasin est appelé par certains européens du Nord , « le froment du hêtre » en raison de sa ressemblance avec la faine, le fruit du hêtre. Cest plutôt une graminée qui ne « supporte pas » les herbicides, et de ce fait a souvent des cultures exempte de résidus. Ivan Kreft est considéré comme le spécialiste mondial du sarrasin. Il enseigne à luniversité de Ljubjana (SLO).
[132] Lorge donne en panification un pain grossier. Avec une qualité terreuse ou sablonneuse en panification, il mérite lexpression populaire wallonne « grossier comme un pain dorge ». Cette céréale est utilisée dans lHimalaya et panifiée sans ferment (ni levain , ni levure). Elle procure un pain plat remis parfois en vogue par les monastères bouddhistes disséminés dans le Monde , voir Edward BROWN, p.81.
[133] La boulangerie allemande na pas son pareil dans la recherche de la diversité des céréales pour la panification. Voir notamment la publication de 320 pages, sous la direction de Wielfried SEIBEL et Werner STELLER, Speltz und Schälgetreide, (trad.libre : Grains vêtus et nus) , ou un panel de chercheurs spécialisés dans le marché et la transformation du grain étudie les possibilités en panification de lépeautre, lavoine, le millet, ? lorge, le sarrasin et le riz.
[134] Ce nest pas une revue « écologiste » qui signale ce fait mais bien une revue américaine émanant de la très sérieuse Américan Association of Céréal Chemist inc. Lire : E. ABDEL-AAL, p. 709.
[135] Lire J.HIRSCHLER, p.16.
[136] dans la revue La lettre de SOLAGRAL n°66.
[137] Les coopératives céréalières de Haute Provence et principalement celle basée près du Mont Ventoux vous guideront vers les producteurs de l espitiau. Voir « Le livre de lépeautre », éd. Edisud 1998.
[138] Lire pour les épeautres suisses (var. :Altgold) allemands (var. : Baulander, Schwabenkorn,etc..) et autrichiens (var. : Burgdorf) etc..., lenquête de Christoph Immanuel KLING, le spécialiste et conservateur allemand de lépeautre à luniversité de Hohenheim près de Stuttgart. Les vieilles variétés ardennaises Lignée 10 et Lignée 24 bien quelles ne produisent que 20 à 30 quintaux/lhectare sont dexcellents goûts, elles sont pour la première raison (rentabilité) supplantées par les variétés Albin et Rouquin dont lamélioration génétique a fait appel aux gènes de froments, ce qui le rapproche plutôt que différencie avec les froments , voir J.F.LEDENT.
[139] Lire à ce sujet le chapitre VII et Ute RABE.
[140] Légendaire « Kamut » dit trop vite dorigine mystérieuse issus des tombaux pharaoniques. En fait, lachat chez un antiquaire portugais dun soldat U.S. rapp ?orté chez son père agriculteur nétait quun blé dur que lon trouve couramment en Afrique du Nord.
[141] Que sont devenu dautres anciennes variétés : blé du trésor, blanc de Flandres (dit aussi de Bargues), blé du Roussillon, blé de Riéti, rouge dAlsace (dit aussi dAltkirch), rouge de Saint Laud
[142] Des communautés boliviennes regroupées dans lANAPQUI ont relancé la culture et lexportation de la quinoa vers les Etats-Unis et lEurope. En France et en Belgique ce sont les Artisans du Monde et Magasin du Monde OXFAM qui importe la quinoa.