III. 10 . Douces années de sélection.
Pour créer une nouvelle lignée ou variété pure et fixer les caractères, il faut plus ou moins douze ans. Le « turnover » (la durée de vie commerciale) de celle-ci est aujourd’hui d’environ 4 ans. Il était plus long autrefois. C’est un long chemin où d’année en année on va : croiser , sélectionner , juger les résistances aux maladies , sélectionner les têtes de lignée , évaluer les caractères agronomiques , évaluer le potentiel maintenu , la stabilité du rendement , l’adaptabilité de la lignée , puis on multipliera la lignée , Viendront ensuite les deux à trois ann&eacut e;es d’essais officiels pour l’inscription au catalogue { F9, F10, F11}.
Douze années pendant lesquelles l’obtenteur a travaillé sans être rémunéré. Son revenu est constitué exclusivement des droits d’obtenteur protégé par une convention internationale de 1961 que plusieurs pays ont signé (l’U.P.O.V. = Union pour la Protection des Obtentions Végétales dite en d’autres abréviations COV ou DOV). L’obtenteur appose son droit à toutes personnes achetant ses semences. Par contre il ne peut s’opposer à ce qu’un autre obtenteur se serve de son matériel (sa semence) pour créer une nouvelle variété. Ce système européen à l’origine, protège la recherche de l’amélioration variétale des semences et ne prive pas l’agriculteur de l’usage « fermier ou domestique » des ressources génétiques considéré comme patrimoine humanitaire. Cette convention a attiré petit à petit les investissements privés dans le secteur [69].

III. 11. La vie devient une marchandise brevetable.
La recombinaison génétique (ou manipulation génétique) des semences va poussé plus loin que cette convention UPOV. Lors de la vente des semences génétiquement modifiées, des contrats sont obligatoirement signés et confèrent des droits aux groupes semenciers. Le droit technologique stipule que l’on ne peut prélever des graines de sa récolte pour les semer l’année suivante sous peine de condamnation pénale. C’est la protection du brevet [70]. Il occasionne la perte de l’usage « fermier » de la graine de la part du cé ;réaliculteur [71]. Pour un franc de semences, il y a plusieurs francs d’engrais et pesticides, de là l’intérêt de les rendre par manipulation génétique interdépendants et vendus en « kit » [72]. Si la première caractéristique d’une semence est sa fertilité, cette dernière sera tributaire d’un produit chimique spécifique pour assurer sa germination ou sa croissance. L’agent déclencheur sera livré avec la semence et il serait le pesticide que cela n’étonnerait aucun observateur [73]. « La biotechnologie est le résultat de travail de milliers de personnes qui ont patiemment édifié les fondations, les murs et posé la charpente du toit d’un édifice énorme. Maintenant que ces travaux sont terminés, des corporations nouvelles et anciennes sont en train de s’amasser et de se disputer pour pouvoir poser les dernières tuiles sur le toit et décréter que tout leur appartient » [74] Là où cela devient génétiquement gênant, c’est que le brevetage du vivant fait payer +/- 10 années de recherche, d’ailleurs à ces débuts, financée par les Etats [75] et que l’on exige la gratuité des milliers d’années de sélection qui ont précédé [76]. Ainsi les paysans des Andes ont failli devoir payer des droits sur une plante dont ils n’ont cessé d’améliorer les premières versions et qu’il a suffit de ramasser et d’identifier scientifiquement. D’où, « découverte » donnant droit à la possibilité de breveter. La culture à grande échelle de la quinoa hybride brevetée risque elle de jouer un mauvais tour aux exportations boliviennes. Comme le dit A.Apoteker [77], le gène n’est qu’une page du grand livre génétique. Cela ne transforme pas celui qui l’a arrachée et photocopiée en « inventeur ». Il est immoral de breveter ce qui devrait être le patrimoine commun de l’humanité.
La mise sur le marché de nouvelles variétés sans les observer trois ans comme il est d’usage, a été critiqué après l’échec d’une récolte de coton transgénique [78]. Le risque de scléroser l’amélioration génétique et d’éteindre encore plus la biodiversité doit aussi être énoncé. Certains riz sélectionnés autrefois qui donnèrent de grand résultat avait 87 parents et grands-parents. Comment avoir accès à l’avenir accès à ce potentiel s’il est couvert de brevet [79]. Autre exemple plus récent, le « riz doré » génétiquement modifié pour supplémenter l’apport de vitamine A, a exigé la levée de quelques 70 brevets [80].
L’introduction des gènes du Bacille Thuringiensis [81] et des gènes produisant des substances du neem [82] risque de priver la pratique de l’agriculture biologique de deux des rares produits de protection phytosanitaire autorisés [83] en prenant le risque de rendre les insectes-cibles résistant à ces substances naturels.


III.12. Génétiquement sans gène.
Mais d’abord où en est le génie génétique sur le froment ? Les moyens d’effectuer la cartographie du génome du froment panifiable sont possible et de plus en plus précis [84] . Les méthodes de transfert de gène sont dites « maîtrisée » [85]. Les potentialités ouvertes étant énorme, il ne reste plus qu’à voir ce que l’on fait de cet outil remaniant à souhait l’expression de vie. Encore une fois l’outil traduit plus le caractère de ceux qui l’emploi. C’est le caractère de l ‘« ouvrier » plus que le caractère de l ‘« outil ». Bien qu’ici l’aventure des mises en application ne doit pas se faire sans garde-fou. L’Union Européenne ayant dans ce sens réglementé une directive O.G..M. en milieu confiné (expérience de laboratoire par exemple) et une directive pour les O.G.M. disséminé dans la nature [86]. Les chercheurs des centres officiels parlant des potentialités pensent surtout introduire les gènes produisant des protéines de bonne valeur boulangère, alliant ainsi les connaissances spécifiques de la technologie de la pâte au essor du génie génétique. Des transferts d’ « allèles nuls » (groupe de gènes où il y a absence de synthèse protéique) pourrait amener prochainement sur le marché des aliments nouveaux. Par exemple dépourvu des gliadines (protéines du gluten) qui affecte les malades coeliaques –intolérants aux gluten-. Enfin et probablement surtout, l’identification des gènes va permettre d’affiner encore mieux pour la sélection des semences telle qu’elle se conçoit actuellement [87]. Dans l’Union Européenne, un moratoire bloque toutes nouvelles autorisations depuis quelques années. Le froment n’était pas encore concerné fin du siècle passé, même aux Etats-Unis. La plante la plus cultivée au Monde est inévitablement convoitée vu son marché. Ainsi, la firme Monsanto prévoit un blé Roundup Ready (rR) résistant à son herbicide vedette [88]. Il faut dire qu’aux « States », vu l’étendue des cultures, l’industrie agricole ne laboure plus après récolte, elle désherbe avec un herbicide, puis on ressème dessus. Economie de temps et de main d’œuvre. On comprend plus aisément l’importance d’avoir des plantes résistantes à l’herbicide. Que pensez de cette pratique ? La destruction des « herbes », (mauvaises ou bonnes), priverait les populations des pays en développement de récoltes d’aliments d’appoint et saisonniers ou faisant partie de la pharmacopée locale. Mais c’est surtout les agriculteurs américains qui peuvent craindre que les gènes de résistance à l’herbicide se transmettent aux graminées de la même essence génétique [89]. En 2003, déjà des herbes « sauvages » (pesse et bidens) résistants à l’herbicide sont apparues sur 250.000 hectares dans des Etats près de la côte Est des U.S.A. Du ray-grass résistant est apparu en Californie et dans des champs de bl&ea cute; australien [90]. La lutte contre les « mauvaises herbes » déclencherait un mécanisme connu d’engrenage de traitement de pesticides [91] toujours plus intense et coûteux. Pour parler de la pratique, et critiquer non des projets ou l’outil, parlons de l’état de la situation en Amérique et des O.G..M. déjà mis sur le marché. C’est la résistance aux pesticides, aux insectes et aux virus que l’on « transgène » [92]. La stérilité mâle obtenue par manipulation génétique qui procurerait des semences-suicide trahi la volonté commerciale et lucrative des chercheurs, heureux qu’ils étaient d’avoir trouvé cette « sécurité économique » pour le commerce des semences [93]. La licence génétique « T.P.S. » vite appelée « Terminator » -les semences-suicide- dont Monsanto, propriétaire du brevet a décidé le retrait au 4 octobre 1999, indique certaines limites du potentiel de cette révolution génétique [94]. Prônant la « révolution génétique » après la « révolution verte », les responsables communication des multinationales « des sciences de la vie » prêchent qu’il relève le défi alimentaire de XXIème siècle [95]. Note contradictoire toutefois: Phil Angels (directeur de la communication de Monsanto) déclarait à Michael Pollan dans « The New-York Times Magazine» le 28 octobre 1998 que « Nous – Monsanto- n’avons pas à garantir la sécurité des produits génétiquement modifiés. Notre intérêt est d’en vendre le plus possible, C’est à la Food & Drug Administration (F.D.A. organisme de contrôle) de veiller à leur sécurité. » [96] Mais les vases sont tellement communicants entre le secteur privé et l’administration et spécialement entre Monsanto et la F.D.A., qu’aux Etats-Unis le phénomène a reçu un nom : le « revolving door », ou système de porte tournante [97].

III.13. Gènes sans frontière.
La « pollution génétique » issue de cette révolution génétique pourrait être aussi grave que d’autres pollutions chimiques et nucléaires déjà connues. Il faut surtout souligner que la transgénétique est une technique nouvelle qui élimine les barrières entre règnes, végétales ou animales. Par exemple le gène d’un bacille, le Bacillus thuringiensis (Bt) est incorporé dans les gènes de semences. Si le bacille émet sa toxine suivant ses paramètres d’activité (température, hygrométrie), ici la toxine insérée dans les tissus végétaux est produite systématiquement. Ce qui risque d’induire une réponse immunitaire plus rapide de la part des insectes-cibles. Au point que l’E.P.A. (agence américaine pour la protection de l’environnement) préconise de laisser des zones refuges de semis conventionnels représentant 15 à 30% des surfaces transgéniques [98]. Un gène de la noix du Brésil avait &eacu te;té inséré dans certaines graines de soja, ce qui avait conduit à des réponses allergènes limitées aux seuls consommateurs de noix autrefois [99]. Un comble pour le lait de soja employé parfois dans le bol alimentaire des super-allergiques. Comment l’exercice du métier de nutritionniste et diététicien va-t-il encore pouvoir se pratiquer et connaître la tracabilité des allergènes ?. Pionner le semencier a dû arrêter le développement de son produit. Des agriculteurs et transformateurs alimentaires U.S. se sont opposés en 2.002 à la manipulation des cultures à des fins pharmaceutiques. Ils craignent que les vaccins, les enzymes , les anti-corps et les hormones ne se retrouvent accidentellement dans leurs produits [100] D’autres chercheurs en mal d’efficacité, on imaginé introduire des gènes de mutation rapide dans les plantes et les animaux afin d’étudier leur évolution. Des millénaires se raccourcissent en quelques mois afin de diagnostiquer plus vite le bon produit commercial. Problème, si ce gène mutant et cancérigène s’échappait [101]. Citons une autre forme possible de pollution , alimentaire cette fois. Dans une Grande-Bretagne déjà traumatisée par la crise de la vache folle, une expérience nourrissant des rats avec des pommes de terre génétiquement modifiés vit les organes de ces rats atrophiés. Mais le chercheur (Arpad Pusztai) fut licencié et les études complémentaires de Stanley Ewen récusées aussi ? Occultation ! Et cela sans qu’une seule publication ne fut autorisée sur ces seules études prétendant que la modification gén& eacute;tique est dangereuse au niveau alimentaire [102]. Le danger consiste aussi en ce que le comportement sans passé évolutif dans des écosystèmes qui ne les ont pas sélectionnés (sans prédateur) est imprévisible [103]. Il est nécessaire d’apprécier avec précision les besoins et les risques de cette technique [104]. Bien sur depuis le début de la biotechnologie, des aspects positifs sont promis. Par exemple, le transfert sur les céréales des capacités des légumineuses a capter l’azote de l’air [105] et ainsi d’éviter l’apport intensif et coûteux d’engrais azotés. Est-ce parce que l’azote de l’air est gratuit que ces recherches n’aboutissent pas ? Pourtant le gain serait important pour améliorer le bol alimentaire des hommes et des femmes où la carence protéique fait des désastres et quelle arme dans la lutte contre la pollution de l’eau par les nitrates (l’engrais azoté le plus employé). Les « alicaments » (aliment-médicament), comme par exemple la banane contenant le vaccin contre l’hépatite B, le « riz doré » enrichi à la vitamine A ou d’autres plantes aux vertus diététiques donnent un profil positif au potentiel du génie génétique.

III. 14. Sélection génétique = érosion génétique ?
Sur les 10.000 à 50.000 plantes comestibles, seulement 150 à 200 sont utilisés à cet effet [106] . Les espèces à germination rapide, à forte rentabilité agronomique seront privilégiées car le marché n’a ni le temps d’attendre, ni de peu rentabiliser. On l’a vu, l’évolution qualitative de la culture du froment panifiable a surtout fait la part belle au rendement agronomique, il a en effet été multiplié par 10. Si l’on prend la situation de départ, on constate une perte des qualités nutritionnelles. Dans l’amélioration de la sélection, peut-on qualifier de progrès de la perte de fécondation du caractère par hybridation [107] et la dépendance aux produits phytosanitaires par modification génétique. Ces « évolutions » (plutôt que « progrès » pour rester critique) ne se sont réalisés que grâce à une armada coûteuse de produits phytosanitaires et de fertilisation d’engrais de synthèse. Rappelons-le, on attribue plus le progrès des cultures aux méthodes culturales qu’à la sélection. C’est une agriculture pour riche agriculteur.
Le froment a des dispositions naturelles pour se défendre (cfr. sous-chapitre 1) de ces sophistications manipulatrices. Mais si une volonté politique ne se développe pas, seuls les grands groupes issus de méga-fusions [108] et investisseurs des « sciences de la vie » décideront ce qui est bon pour l’ensemble de la citoyenneté du Monde. Tout cela se fera en fonction de leurs bilans financiers et de la voracité des actionnaires anonymes, insouciants des « dégâts collatéraux » [109], le critère de la compétitivité l’emportant si souvent sur la qualité. Actuellement on demande aux pays du Sud de la Terre, ce que nous, pays du Nord, n’avons pas réussi nous même, c’est à dire, sauver le patrimoine et la diversité génétique. Seul 4% des surfaces de la Terre sont aménagées pour la préservation des espèces [110] et paradoxalement à l’heure de la biotechnologie, le trésor génétique est en voie d’extinction. Indice de mauvaise gestion du patrimoine, la perte de variabilité génétique est très forte, parfois avec des taux d’extinction 100 fois supérieur au passé [111]. Dans ce qui est convenu d’appeler du non du biologiste russe « Centre Vavilov » (lieu que l’on considère d’origine de l’espèce) et où la plus grande variété de cette espèce est présente), les populations de froments « originels » ont subi une réduction considérable par la « révolution verte » et la diffusion de nouvelles variétés [112]. Après la guerre 1940-45 , 95% des variétés grecques de froment ont été abandonnées [113]. A l’inverse, sur les 136 variétés de froment crée en France de 1959 à 1982 on remarque qu’elles sont presque toute cousines et que la descendance de la variété « Capelle » est prépondérante [114]. Dans les années 1970, la variété « Cama » occupait près de 50% des surfaces cultivées en Belgique [115]. A la fin des ces mêmes années 1970, la moitié du froment canadien n’appartenait qu’à une seule variété [116]. Encore récemment, dans la récolte française de 1993, la variété « Soissons » détenait 40,5% des surfaces cultivées en froment et dans certaines régions elle occupait plus de la moitié des emblavements [117]. Au point qu’en 1994, alors que « Soissons » détenait encore 38% des emblavements , l’enquête sur le comportement en boulangerie des variétés cultivées ne se faisait qu’en étude de complémentarité de cette variété [118]. Et pourtant, c’est dans le patrimoine variétal qu’on a trouvé la solution à la crise du maïs en 1970 aux « States » [119]. C’est dans le capital variétal que des sélectionneurs voulant développer une variété de sorgho riche en protéine, ont trouvé deux variétés locales chez des paysans éthiopiens après une quête infructueuse de 9.000 variétés provenant du Monde entier [120]. Cette communauté d’intérêt entre environnement et économie est mise en exergue par ces exemples. Il existe encore d’autres situations dramatiques où la diversité génétique aurait été une solution, la plus citée est la famine du à la maladie « mildiou » de la pomme de terre irlandaise vers la moitié des années 1840 [121] . D’autres crises alimentaires n’ont souvent pas dépassé l’information régionale ou spécialisée et n’ont eu aucune chance d’atteindre une phrase d’information d’un jou rnal télévisé de 20 minutes [122]. Comme toute information lancinante et non étincellante, la perte de la biodiversité qui se paie en accroissement du risque en agriculture a bien peu de chance d’être entendue et pris en compte. Aujourd’hui , « ce n’est pas tant la sélection que les conditions économiques dans lesquelles elle se pratique qui poussent à l’uniformisation génétique » [123].

III . 15 . Banquier des gènes ou Gène de banquier
On pourrait rétorquer que l’on pensé sauver le patrimoine génétique. Dans l’immédiat après guerre, les banques de gènes conservent par le froid [124] toutes les variétés de semences des plantes cultivées. Puis s’orchestre autour des C.I.R.A. (Centres Internationaux de Recherche Agricole) la collecte et la conservation par espèce [125]. Ainsi l’IRRI ouvert au Philippines en 1960 se concentre sur le riz, le CIP au Pérou sur la pomme de terre et pour le froment c’est au Mexique que le CIMMYT (Centre international d’amélioration pour le maïs et le froment –« Maize Y Trigo » en espagnol) [126] s’ouvre en 1964. La plus grande critique accordée à ces banques de gènes est qu’elle conserve « ex-situ » avec tous les risques inhérent à la conservation par le froid (pannes et pertes parfois irrémédiables dans ces cas ), mais aussi avec le risque d’un taux de régénération faible [127] . Si le CIMMYT a autrefois distribué en 4 ans plus de 47.000 échantillons à travers le Monde [128], créé le « blé du miracle » [129] qui vaudra le prix Nobel de la paix à Norman Borlaugh le directeur du centre d’El Batan (MX), aujourd’hui, le CIMMYT et les autres CIRA doivent se plier aux règles du marché. Les recherches s’effectuent en transgénique et avec des acteurs privés, la « distribution » se réalise dès lors avec « royalties » à la clef. La collection des gènes (dites aussi : germoplasme) devient de plus en plus l’affaire de firmes privés. La conservation vu par les banques de gènes internationales failli à la tâche conservatrice de qualité, puisqu’elle ne pouvait organiser l’entretien de la vitalité des toutes ces semences par sélection conservatrice sur le terrain. C’est grâce à la culture sur leurs sites d’origine que l’on peut garder l’identité des souches et faire évoluer celles-ci face aux nouvelles conditions environnementales et de culture.


III.16. Quand sélection rime avec conservation.
La vogue des pains muti-céréales ont remis dans leurs mélanges prêts à l’emploi (ou mixes) des céréales et des graines (trop vite appelée céréales) tel l’avoine [130], le sarrasin [131], l’orge [132] le mais et même des graines d’amarante. D’autres graines (sésame, pavot, lin, tournesol) en garniture sur le pourtour des pains ont donné l’impression d’un changement [133]. Dans ce cas de figure, le changement n’est hé ;las que de surface, pour plaire. Mais ici je préfère faire écho à des recherches ayant plus d’authenticité, un filiation à la tradition, avec des structures différentes au niveau nutritionnel et technologique. En Italie, en Suisse, en Allemagne, en France et Pologne durant cette dernière moitié du vingtième siècle, la culture « in situ » (sur le site) d’anciennes variétés n’a survécu qu’en expression de niche ou de musée vivant. Principalement grâce au mouvement environnementaliste et « vert », les tendances en matière d’agriculture biologique et de recherche d’aliments sains ont conduit à conserver des îlots de production [134] en maintenant ces variétés dans les conditions d’origine (sol, climat mais aussi savoir-faire du paysan) [135] . On peut penser à la recherche du blé blanc d’Apt dans le parc de Luberon [136], au petit épeautre en Haute Provence [137] (en fait un engrain). Au grand épeautre en Suisse, Allemagne et en Ardenne belge [138], ou encore à cette autre manière de consommer l’épeautre dans la Souabe (Schwäbisch –D) récolté à l’état laiteux afin de procurer le « grünkern » -grain vert- [139]. Ces blés durs qui « passent » parfois en panification sous le nom de « Kamut » [140] ,qui bien que comme pour l’épeautre se consomme cuisiné plutôt que panifié, révèle des qualités nutritionnelles et diététiques au nive au de leurs protéines. Ces anciennes variétés parfois remises en valeur comme le rouge de Bordeaux [141] en France et le froment pourpre en Australie sont de vieilles souches plus spécifiquement panifiables. La quinoa ce « riz » des Andes qui se panifie mieux au levain. [142]. Tout ce trésor qu’est le patrimoine génétique et les différents savoir-faire ( par exemple, pour le décortiquage lors de la mouture des graines à cosses –dites aussi vêtues- ou pour sécher l’épeautre laiteux) s’inscrit dans la nature et l’histoire de la personne humaine façonnée par son pays, son héritage culturel propre, s’identifiant même jusque dans les gènes. Le capital génétique devra être sauvé non pas pour l’amélioration des rendements mais pour la rusticité et l’adaptabilité de ces variétés. Il est essentiel qu’à l’avenir, la sélection et son potentiel technologique renforcent ces 2 critères.

Marc DEWALQUE février 2003


[69] Jean-Marc BECHE et Pierre-Benoit JOLY , p.4 & 5. donnent des tableaux avec les nouveaux entrants dans le secteur et leurs origines . ils viennent des secteurs chimiques pharmaceutiques et pétroliers.

[70] Rick WEISS, p.34 qui se fait l’écho des premiers procès intenté par Monsanto aux agriculteurs qui auraient resemé 3 ans plutôt des graines génétiquement modifiées et brevetés. La « stérilité contractuelle » se double d’une « stérilité juridique » au cas où le fermier va se procurer des graines génétiquement modifiées chez son voisin. J.P.BERLAN, 1998, p.22, cite les encarts publicitaires de menace dans des journaux agricoles américains, sous le titre « Des semences biotech piratées qui pourraient vous coûter plus de 1.200 dollars par hectare ». Lire aussi, Joseph MENDELSON, p.25 à 40. Et le témoignage de l’agriculteur canadien Percy SCHMEISER, s& ?eacute;lectionneur de variétés locales de colza. Il fit un tour d’Europe en 2001 pour dénoncer le jugement le condamnant à 11.100 € pour « piratage », alors qu’il a été selon lui contaminé par les cultures OGM voisines, voir Agnès SINAI, p. 15.
[71] Infos paysannes n°10 de décembre 1999.

[72] La protection du brevet commercial sur le glyphosate, la matière active du Round-Up, insecticide vendu par Monsanto arrivant à échéance en 2.000. La firme eu l’idée de relancer une protection commerciale en manipulant génétiquement les semences pour les rendrent plus tolérantes au glyphosate. Ainsi le brevet « Round Up Ready » de la semence reprolongera de maximum 20 ans le délai légal de protection commerciale de la molécule crée en son temps par Monsanto, Voir Georges MONBIOT.

[73] Hugh WARWICK, p. 70.

[74] Propos de Susan Georges cité dans le livre de Henk HOBBELINK, p.23.

[75] Lire : Robert MAGNAVAL, p.24. Au début des années 1980, les universités américaines recevaient un budget annuel de 520 millions de dollars pour les biotechnologies. A cette époque se crée les centres de recherche de Monsanto (150 millions de dollars) et Du Pont (120 millions de dollars). C’est après les coupes sombres de l’Etat américain dans les budgets des universités que celles-ci à la recherche de fonds privés feront miroiter un « Eldorado » aux firmes pour les attirer.

[76] Isabelle DELFORGE, p.38 & 39, A.APOTEKER, p.104 et Sabine HARGOUS. En 1994, 2 chercheurs de l’université du Colorado (U.S.A.) ont obtenu des bre ?vets pour pas moins de 43 variétés traditionnelles de quinoa (voir III.14 ) . Ce sont des organisations non gouvernementales qui réussiront à forcer les « chercheurs » d’origine sud-américaine a abandonné leurs brevets en 1998. Mais des variétés hybrides et OGM menacent encore l’autonomie et le faible financement des paysans de l’Altiplano.

[77] A.APOTEKER, p.110
[78] Voir : J.MENDELSON, p.33, et A.APOTEKER, p.89 qui précise que pour gagner du temps, la firme à procéder à 3 récoltes sur la même année, aux Etats-Unis, en Argentine et en Afrique du Sud, grâce aux saisons décalées. Toutefois signalons qu’il faut entre 7 à 10 ans pour mettre au point un OGM et que cela coûte entre 200 et 400 millions de dollars, voir A.SINAI, p.15.

[79] Jean-Pierre BERLAN, 1998, p. 23, écrit que « La privatisation des connaissances, des ressources génétiques et des techniques d’utilisation freine le travail des chercheurs. Lassés de verser des redevances sur des sources génétiques qui leur ont été confisqués, nombre de pays du Sud prennent des mesures pour en entraver la circulation. ». Un exemple est donné par l’IRRI (Internationale Rice Research Institute), le plus grand centre de collection au Monde de riz situé aux Philippines qui créa la fameuse lignée IR –72 grâce à 87 parents et grands-parents des 80.000 variétés stockées dans sa banque de gène. Voir à ce sujet « Les Philippines, le riz et le brevet sur la vie », p.33 & 34 et I.DELFORGE, p.39.

[80] Voir A.SINAI, p.15

[81] Voir D.B.BROWAEYS, p.26.

[82] Les brevets accordés sur les propriétés du neem (écrit aussi nim) sont ceux qui ont provoqués les plus grandes contestations de masse. Dans son pays d’origine, l’Inde 100.000 signatures, 200 organisations de 35 pays regroupés autour de l’écologiste américain Jeremy RIFFKIN ont dénoncé un brevet accordé en 1992 à la multinationale W.R.Grace sur les substances (azadirachtine) du neem , cité dans la revue anglaise Nature traduite dans le Courrier international, p.42. En 1995, plus de 500.000 personnes ont protesté à Bangalore (Inde) contre le brevet de W.R.Grace, voir Jeremy RIFKIN, p.104 & 105 & I. DELFORGE, p.38.
[83] Gabriel GUET, p.146 à 158. IFOAM (la fédération des mouvements d’agriculture bio), Greenpeace , Sierra Club et une trentaine d’associations ont attaqué en 1997 l’E.P.A .(Agence de Protection de l’Environnement U.S.) pour négligence grave dans l’octroi de dissémination des plantes contenant le gène Bacillus Thuringiensis (Bt). Voir A.APOTEKER, p.146.

[84] Philippe LEROY, p.5 à 9. L’entreprise de décodage de génome d’un organisme nécessite tellement de travail qu’il est généralement le fruit de collaboration internationale, L’ITMImap (ITMI = International Tritical Maping Initiative) carte entreprise depuis 1995 est la référence actuelle. L’ITMIpop choisi sur un choix variétale au génome « agrandi » affine encore plus que le précédent. Les informations concernant le génome du blé tendre peuvent être obtenue sur Internet à l’adresse URL ; http://gr ?ain.jouy.inra.fr, toutefois la maîtrise de l’anglais et de la biologie moléculaire sont nécessaire.

[85] Voir P.JOUDRIER, p.11 qui cite la méthode de transfert indirect par les agro-bactéries « modifiées » ou par transfert direct soit en transformant le protoplasme, soit par électroporation (champ électrique court et puissant » ou encore à l’aide de canon à particules avec l’ADN à transférer basé sur des microbilles d’or ou de tungstène projetée. Cette dernière méthode semble la plus utilisée du moins dans les premières expériences à succès sur le froment, celles d’ Hybritech Seed International (Monsanto) et Sogetal (act. dans le groupe Novartis) renseignement donné par J.E. KURECKA, p.52. Le taux de succès de cette méthode est de 1/1.000, voir A.APOTEKER, p.114. Ce dernier auteur cite encore les risques de réarrangements des gènes introduit dans la chaîne d’ADN encourant des effets et des fonctions nouvelles , voir p.115

[86] Directive 90/220/CEE du 23-04-1990 pour l’utilisation confinée et Directive 90/220/CEE du même jour pour la dissémination volontaire dans l’environnement.
[87] G.BRANLARD, p.15 à 19. De l’avis de nombreux généticiens (même du responsable blé de Monsanto), la cartographie du blé donne une nouvelle jeunesse aux méthodes traditionnelles de sélection et rendent la transgenèse inutile pour de très longues années, voir J.-P. BERLAN 2001, p.8.

[88] J. MENDELSON, p. 32.

[89] Jacques TESTARD, p.28 écrit « le colza transgénique résista ?nt à l’herbicide Basta (matière active :glufosinate) s’est montré capable de répandre son pollen jusqu’à plusieurs kilomètres - alors que les experts lui accordaient 500 mètres- et de féconder des variétés sauvages en générant des hybrides fertiles –dont les experts affirmaient pourtant la stérilité ». A.APOTEKER, p.133 dit que les premiers travaux sur la dispersion des gènes indiquait une dispersion du pollen à 80 mètres, puis on en trouva à 500 m., la dernière évaluation poussait la distance à 2,5 km.

[90] Andrew POLLACK, p.51.

[91] Voir chapitre suivant (IV) dédié à la culture.
[92] Philippe LAMOTTE, qui cite un rapport de l’O.C.D.E de 1993 où 489 tests expérimentaux ont été réalisé sur des plantes pour calculer la tolérance à un herbicide pour seulement 72 pour améliorer la qualité du végétal et 35 pour une meilleure résistance aux maladies. Kimball NILL & Joseph R.ZAK, p.22 font un inventaire des « bonnes » améliorations opérées pour que le soja et le maïs aie une plus faible teneur en phytates ou une plus forte teneur en phytases (l’enzyme hydrolysant).

[93] Ricarda A.STEINBRECHER & Pat Roy MOONEY, p.35 à 37.
[94] Voir : Monsanto répond au dossier de The Ecologist publié par Courrier international, qui écrit en août 1999 « Il faudra attendre au moins 5 à 7 ans avant la commercialisation de cette technologie, si toutefois elle s’avérait une idée viable . Monsanto considère qu’avant de prendre t ?oute décision de commercialiser ce type de technologie, elle doit être à l’écoute des préoccupations qui s’expriment et en tenir compte». Quelques mois plus tard la firme abandonnait le projet alors qu’elle avait acheté le brevet le 11 mai 1998 pour 1,76 milliards de dollars, et breveté dans 87 pays pour 1 milliards voir: R.A.STEINBRECHER, p. 37 et « Terminator, ou comment semer la stérilité » article du « Time », p.35 .

[95] Le défi du XXIème siècle est d’accroître la production en vue de l’accroissement de la population.

[96] Voir « Playing God in the Garden » (trad. « Jouer à Dieu dans le jardin ») dans « The New-York Times Magazine» le 28 octobre 1998 extrait de Jean-Pierre BERLAN, 1998, p.22.

[97] Lire l’article « Les vases communicants entre Monsanto et l’administration », de Jennifer FERRARA, p.38 à 40. Il est éloquent surtout pour les relations F.D.A. – Monsanto et le passage de personnel de l’institution à la firme où l’inverse .

[98] Voir D.B.BROWAEYS, p.26

[99] A.APOTEKER, p.153.

[100] Scott KILMAN, p. 69.

[101] Antony BARNETT & Robin MAC KIE, p.64.
[102] Voir : Sarah RYLE & Robin Mac KIE, p.32. Arpad PUSZTAI préconise le test biologique pour juger la qualité nutritionnelle des O.G.M. , alors qu’actuellement l’analyse chimique suffit pour l’attester, voir la revue trimestrielle « Ecolobby » 3 –1999, p.30.

[103] Bruno REBELLE, p. 20.

[104] Le flux ou fuite de gènes par dissémination est le plus ? important des risques de la pollution génétique. Lorsque l’on sait que rien que pour dépister si la semence brevetée a bien fixé le transfert de gènes on marque certains O.G.M. de gènes de résistance aux antibiotiques avec le risque de faire apparaître des bactéries résistantes aux antibiotiques, voir A.APOTEKER, p.154 à 159. Les espèces étrangères dans un nouvel écosystème ont déjà prouver leur pouvoir destructeur envahissant, même source p.130. Posons-nous la question ; comment faire rentrer au laboratoire des gènes disséminés dès le moment où un danger apparaît ?

[105] Jean HIRSCHLER, Pierre-Benoit JOLY & Michel PIMBERT, lire aussi Jean-Pierre BERLAN, 1985, p.20.

[106] Alain ZECCHINI, p.28. Argument qui pourrait parler à contrario pour les céréales, puisque le blé, le riz et le maïs fournissent à elles seules 41% de notre alimentation végétale, voir A.DE RAVIGNAN, p. 7.

[107] J.P.BERLAN 1998, p. 22. On est passé de l’amélioration à la stérilisation en utilisant la dépression consanguine pour stériliser.
[108] Les énormes budgets de recherche (minimum : 1 milliards de dollars pour par ex. :un marché intérieur français de la semence d’1,8 milliards de dollars/an) ont favorisé les regroupements. En 1996, deux géants suisses Ciba-Geigy et Sandoz se marient pour créer Novartis, après nouveau mariage avec Astra Zeneca pour créer Syngenta. Du Pont (qui a acquit à prix fort –OPA- 20% de Pionner) a flirté avec le même Monsanto qui lui se mariera avec Pharmacia ? Upjohn en 1999. Fin 1998, Rhone-Poulenc et Hoechst (précédement en joint-venture avec Schering dans AgrEvo et qui avait acquis Plant Genetic Systems),fusionne et crée Aventis. Tout cela se passe sur quelques années à la fin de ce siècle. Voir A.APOTEKER, p.68 à 77.

[109] Si Monsanto a dédommagé (2 millions de dollars), les agriculteurs victimes des semences transgéniques de coton, « qui dédommagera les préjudices environnementaux, lorsque l’on aura constaté à regret bien sûr, que des plantes sauvages auront été contaminées par des transgènes, créant ainsi de nouvelles plantes dont le comportement sera totalement imprévisible » . Voir : B.REBELLE.

[110] La Commission Mondiale sur l’Environnement et le développement « Notre Avenir à tous » dit communément « Rapport BRUNDTLAND, p.177. Il faut ajouter pour être objectif que le berceau (ou centre Vavilov) du plus grand nombre de plantes se trouve dans l’hémisphère Sud.

[111] Gro Harlem BRUNDTLAND, p.179 &180
[112] Michel PIMBERT, p.8. La « révolution verte » est la révolution par les nouvelles méthodes culturales (engrais, pesticides et mécanisation) .

[113] J.M.BECHE , p.7 et P.LEROY, qui p.8 signale « le niveau de polymorphisme entre les variétés élites de blés cultivés et commercialisés est très bas avec les marqueurs classiques du type RFLP (appareil pour l’identification des gènes). C’est pourquoi, le chercheur veut affiner avec des marqueurs microsatellites ». C’est la diffé ?rence entre la carte ITMImap et ITMIpop relatée note 121.

[114] Chantal DUCOS et Pierre-Benoit JOLY, p.25.

[115] A.DEKEYSER, p.22.

[116] Revue « L’écologiste » de septembre 1980. C’était encore pire à l’époque du blé « Marquis », voir sous-chapitre 6.

[117] G.MARTIN, p.10.
[118] Dans la même revue « Industries des céréales » de décembre 1994, voir p.14, P.CHASSERAY et p. 26 à 34, Jacky FISCHER .

[119] Voir G.H.BRUNDTLAND, p.185 et A.ZECCHINI, p.28. Il en résulta 2 milliards de dollars de perte par une baisse de rendement de 50%.L’envahissement de la maladie dans les champs se faisait à 80 km.par jour.

[120] Voir M.PIMBERT, p.8.

[121] Antoine DE RAVIGNAN, p.7. 800.000 morts et 1.000.000 d’expatriés. Ce qui fait qu’il y a plus d’irlandais hors d’Irlande que sur l’île au gaélique. Mais précision importante, la pomme de terre comme la banane ont des reproductions assexuées (ne mettant pas en jeu un échange de gènes) , ce qui prédispose plus à la dégénéréscence.

[122] Ainsi la destruction des cultures de riz de l’Inde en 1943, en 1953 & 54, la rouille ruine la culture du blé dur aux Etats-Unis, la perte d’une part importante de la récolte de blé en U.R.S.S. en 1972, le chancre des agrumes qui frappé la Floride en 1984 et le Brésil en 1991, etc.. voir A. DE RAVIGNAN, p.7.et A.APOTEKER p.170. La biodiversité égale sécurité dans ces cas là. Un peu comme nous le verrons au chapitre IV, l’assolement évite l’installation prolif&eacu ?te;rante des pestes propres à chaque types de plantes cultivées.

[123] André CHARRIER, , p.28.
[124] Voir J.M.BECHE , p.9. Qui contrôlera les banques de gènes. Pour conserver 3 ans il faut une température de +5°C, pour 20 ans -5°C et – 20°C pour 100 ans.

[125] La grande firme semencière Pionner a installé des unités de recherche auprès de chaque C.I.R.A. et en retirait plus de bénéfice que les pays dans lesquels ils sont installés. C’est dire à qui profitait la recherche publique. Voir J.M.BECHE , p.6 & 7.

[126] Vous pouvez visitez son site très pointu en recherche, à l'’adresse : http ://www.cimmyt.mx.

[127] Dans 4 banques de gènes, le taux de régénération est de 35%, 25%, 33% et 50% . Au N.S.S.L.(National Seed Storage Laboratory –Laboratoire national de conservation des semences) des Etats-Unis , seulement 28% des 232.210 échantillons était testé et avait été révélés sain . Voir revue Ressources Génétique et Développement, de janvier 1990, p.2.

[128] Pierre-Benoit JOLY, p.43.

[129] Dan MORGAN, p. 193 à 195. Le blé du miracle avait –pour l’époque, début des années 1960- un rendement élevé, était résistant à la sécheresse et aux parasites et avait la spécificité d’avoir des épis assez court pour résister à la verse. Il fut réalisé pour les zones arides en croisant des variétés mexicaines avec des variétés naines japonaises.
[130] L’avoine a beaucoup de variété à grains vêtus et nécessite un décorticage et un séchage (parfois dans le four du boulanger après journée). Très gras, sa mouture sur meule dérangeait les meuniers puisqu’il impliquait un rhabillage (retaillage des sillons ) des meules plus fréquent.

[131] Le sarrasin est appelé par certains européens du Nord , « le froment du hêtre » en raison de sa ressemblance avec la faine, le fruit du hêtre. C’est plutôt une graminée qui ne « supporte pas » les herbicides, et de ce fait a souvent des cultures exempte de résidus. Ivan Kreft est considéré comme le spécialiste mondial du sarrasin. Il enseigne à l’université de Ljubjana (SLO).

[132] L’orge donne en panification un pain grossier. Avec une qualité terreuse ou sablonneuse en panification, il mérite l’expression populaire wallonne « grossier comme un pain d’orge ». Cette céréale est utilisée dans l’Himalaya et panifiée sans ferment (ni levain , ni levure). Elle procure un pain plat remis parfois en vogue par les monastères bouddhistes disséminés dans le Monde , voir Edward BROWN, p.81.

[133] La boulangerie allemande n’a pas son pareil dans la recherche de la diversité des céréales pour la panification. Voir notamment la publication de 320 pages, sous la direction de Wielfried SEIBEL et Werner STELLER, Speltz und Schälgetreide, (trad.libre : Grains vêtus et nus) , ou un panel de chercheurs spécialisés dans le marché et la transformation du grain étudie les possibilités en panification de l’épeautre, l’avoine, le millet, ? l’orge, le sarrasin et le riz.
[134] Ce n’est pas une revue « écologiste » qui signale ce fait mais bien une revue américaine émanant de la très sérieuse Américan Association of Céréal Chemist inc. Lire : E. ABDEL-AAL, p. 709.

[135] Lire J.HIRSCHLER, p.16.

[136] dans la revue La lettre de SOLAGRAL n°66.

[137] Les coopératives céréalières de Haute Provence et principalement celle basée près du Mont Ventoux vous guideront vers les producteurs de l’ espitiau. Voir « Le livre de l’épeautre », éd. Edisud 1998.

[138] Lire pour les épeautres suisses (var. :Altgold) allemands (var. : Baulander, Schwabenkorn,etc..) et autrichiens (var. : Burgdorf) etc..., l’enquête de Christoph Immanuel KLING, le spécialiste et conservateur allemand de l’épeautre à l’université de Hohenheim près de Stuttgart. Les vieilles variétés ardennaises Lignée 10 et Lignée 24 bien qu’elles ne produisent que 20 à 30 quintaux/l’hectare sont d’excellents goûts, elles sont pour la première raison (rentabilité) supplantées par les variétés Albin et Rouquin dont l’amélioration génétique a fait appel aux gènes de froments, ce qui le rapproche plutôt que différencie avec les froments , voir J.F.LEDENT.

[139] Lire à ce sujet le chapitre VII et Ute RABE.

[140] Légendaire « Kamut » dit trop vite d’origine mystérieuse issus des tombaux pharaoniques. En fait, l’achat chez un antiquaire portugais d’un soldat U.S. rapp ?orté chez son père agriculteur n’était qu’un blé dur que l’on trouve couramment en Afrique du Nord.

[141] Que sont devenu d’autres anciennes variétés : blé du trésor, blanc de Flandres (dit aussi de Bargues), blé du Roussillon, blé de Riéti, rouge d’Alsace (dit aussi d’Altkirch), rouge de Saint Laud

[142] Des communautés boliviennes regroupées dans l’ANAPQUI ont relancé la culture et l’exportation de la quinoa vers les Etats-Unis et l’Europe. En France et en Belgique ce sont les Artisans du Monde et Magasin du Monde OXFAM qui importe la quinoa.