IV. CULTIVONS L'AVENIR

IV.1.Ne récoltons pas la pollution !

L’objectif de ce chapitre est de faire croître un discernement sur le choix du produit de base, principalement la céréale et la manière dont on l’obtient.   La culture et la récolte ne concernent toujours pas notre stricte compétence de boulanger.   Pourtant c’est ce chapitre qui peut donner le plus d’enracinement à une démarche écologique.  Personnellement ma motivation « bio » s’est beaucoup renforcée en réaction à la réalité attristante dans laquelle s’est trouvé plongé le monde agricole conventionnel.   En retournant ne fus-ce que 20 à 30 ans en arrière, à l’heure de l’accroissement des rendements et à l’entrée massive de l’agriculture dans le mode industriel, tout partisan de l’agriculture biologique était traité comme un personnage nostalgique ayant le goût du pessimisme et du catastrophisme exagéré ou encore irresponsable devant les défis de l’agriculture   Aujourd’hui que nombre de scandales alimentaires sont venus troubler le consommateur d’aliments à prix planché issu de l’intensif, le respect d’un monde de production naturel grandit dans l’opinion.   Le progrès tel qu’on nous le présentait est devenu petit à petit synonyme de dangers et de pollution.   S’il nous faut choisir entre les risques issus de la nature et les risques issus de la chimie, il est rare de voir encore les arguments des partisans de l’agrochimie tenir allègrement la route[1].   Bien que cela puisse être clair au niveau de l’intention et de la réflexion, on (la famille) est souvent bien loin d’avoir « la bouche militante » lorsque nous effectuons nos achats.   A l’échelon politique, lorsque nous devons émettre des choix entre l’économique à court ou à long terme, c’est aussi le choix rapide qui prédomine dans nos démocraties.

 

VI.2. La baisse des prix !

A quel prix !

C’est à l’analyse d’articles traitant des pesticides que l’on peut remarquer combien la connaissance sur ceux-ci a pris du temps et combien il est parfois difficile ensuite de réagir adéquatement lorsque l’investissement est devenu l’ « establishment »[2].   Les défenseurs des prix les plus démocratiques et ceux de la rationalisation économique en grosse unité de production, les politiques libérales et sociales, ont trouvé un consensus gouvernemental dans la production intensive des aliments [3].   Le prix du froment n’a guère augmenté ces dernières décennies, il a même diminué, si l’on parle en prix constant[4].   Le prix de l’œuf non plus, le lait pas tellement.   Les productions ont du s’accroîtrent pour maintenir un revenu décent aux producteurs.  Dans le secteur des céréales, la superficie des fermes et le rendement à l’hectare ont augmenté pour y faire face.   Tout cela dans un esprit de compétitivité qui s’aiguisait de plus en plus, excluant les petites entreprises.   Par corollaire les jeunes débutants ou nouvelles générations d’agriculteurs verront l’investissement de départ bien difficile à rembourser.   Un mécanisme bien sclérosant qui produit un maigre bilan social.

 

 IV.3.   Protecteurs de récolte à court terme 

et récolte de dangers à long terme.

 En 1948, on attribue le prix Nobel de physiologie et de médecine à Paul Müller (CH, *1899 †1965) qui découvrit les propriétés insecticides du DDT [5].   Plus de cinquante après, le monde scientifique a cerné les limites de ce protecteur du paludisme et des récoltes.   « Notre ignorance est plus vaste que ce que nous connaissons » et « ce que nous ignorions (de ces produits protecteurs de récolte) s’avéra plus important que ce nous savions », écrivent Théo Colborn, Diane Dumanoski et John P.Myers [6].   Ce livre préfacé par Al Gore (alors, vice-président des Etats-Unis et candidat malchanceux aux élections de 2001), fait suite au premier livre réalisant un impact contre les pesticides, « The Silent Spring » de Rachel Carlson en 1962 [7].  Après avoir rassemblé dans une banque des données depuis la fin des années 1980, toutes sortes d’informations aussi disparates que l’hécatombe des phoques en Mer du Nord, des dauphins en Méditerranée, de l’atrophie du pénis des alligators en Floride, d’oisillons difformes dans les grands lacs d’Amérique du Nord, des visons stériles dans la même région, des mœurs bizarres des goélands et des sternes toujours dans cette région des grands lacs fort fermés et pollués, du décimage des loutres en Angleterre, etc.   Théo Colborn a ainsi suivi la piste des poisons à retardement que sont les pesticides.   Les effets d’emmagasinement des toxiques dans les organes filtrants de la pyramide alimentaire sont devenus probants lorsqu’on a voulu comparer une population  vivant dans une région polluée à une population vivant dans une région intacte, les Inuits pour le genre humain et les ours polaires pour le monde animalier.[8]   Ces derniers consommant beaucoup de graisses de phoques, consommaient aussi beaucoup de poisons par l’effet accumulateur des résidus persistants dont la concentration peut-être multipliée des millions de fois au bout de la chaîne.   De hasard de lecture en hasard de rencontre et par les connections des résultats d’enquêtes, la recherche de Miss Colborn fini par découvrir une forme de risque vie sociétaire bien insidieuse.   La perturbation hormonale réalisée par les matières actives de pesticides entraînent des baisses de spermatozoïdes, de stérilité et des malformations.   Ces perturbations hormonales se réalisant parfois à des doses bien plus infimes que ce que l’on imaginait et avec des matières déclarées inoffensives.   Comme par exemple, le plastique recouvrant l’intérieur des conserves et celui des éprouvettes !   Pire que le risque de l’extinction de l’espèce humaine (le titre de la version française du livre), les auteurs de « Our Stolen Future » voit dans le brouillage des messages hormonaux chez les animaux et probablement chez les humains, des problèmes comportementaux qui agressent la vie en société [9].  Sachez que l’industrie chimique a entrepris en vain de discréditer ce livre fort étayé scientifiquement.

 

IV.4.  Peste ici !

Si des livres comme celui qui est décrit ci-avant ne permettent plus aux décideurs d’ignorer les dangers que l’on court, d’autres recherches dénoncent jusqu’à l’efficacité des produits pesticides.   Tout d’abord celui de l’entomologiste californien Robert Van den Bosch dès 1977-1978, un des pionniers de la lutte intégrée et biologique[10].   Celui-ci dénonce l’engrenage des pesticides.   C’est à dire la multiplication des traitements avec des doses en progression constante, pour lutter contre la pullulation d’espèces résistantes [11].   Le temps de produire une nouvelle molécule biocide est parfois plus long que le temps d’adaptation des nuisibles à la molécule où matière active de ce pesticide[12].   Le commerce des produits dits parfois protecteurs de récolte ou pesticides[13], étant en pratique uniquement régulé par la publicité de vente.   Celle-ci passe également dans la presse professionnelle pratiquement muselée au niveau budgétaire[14].   Les organismes de contrôle castré politiquement[15] ont rarement rempli leur rôle d’informateurs et de contrôleurs[16].   Toutes ces normes que sont la dose de résidus de pesticides autorisés [17], la D.J.A. (Dose Journalière Admissible) ou la DL 50 (Dose Létale 50) [18] ne signifie plus grand chose.   Lorsqu’il ne mesure ni la destruction de la vie microbienne du sol, ni l’impossibilité de mesurer à travers tous les aliments ingurgités le contenu additionné de chaque additif ou résidus et leurs interconnexions.   La mise à jour des connaissances est rarement effectuée par l’O.M.S, [19]  tant cette tâche de rassurer à l’aide de D.J.A. est peu convaincante. Afin d’octroyer l’agrégation officielle, on fait ingérer les nouvelles molécules à une population (souvent des rats) en augmentant progressivement la dose.   Arrivé à 50% d’animaux morts (dose létale), on obtient la DL50 par kilo de poids vif de l’animal.   L’état des 50% d’animaux restants, permettrait d’en connaître plus sur l’innocuité la carcinogénicité et génotoxicité[20] du produit biocide testé, mais là on analyse plus.   Il a fallu des initiatives de fondations privées  pour mieux cerner les conséquences des traitements des terres agricoles par les quelques millions de tonnes/par année[21], de produits à molécules biocides créés par l’industrie chimique.   Malheureusement, ce n’est pas toujours l’Etat, ni surtout les entreprises qui s’en sentent citoyennes et responsables de cet avenir.   Encore un exemple qui peut désoler dans notre réalité actuelle, c’est lorsque l’emploi d’un pesticide devenait interdit dans les pays occidentaux, les firmes continuaient à le produire et à l’exporter dans les pays du Sud,[22] pour les voir se ramener en l’important en termes de résidus dans les produits alimentaires[23].   Avant d’écrire ce livre, je voulais n’être que positif.   Mais cette pratique que certains ont appelé l’agrochimie, laisse beaucoup trop de traces destructrices pour que l’on n’en parle pas.   Un pesticide est responsable non seulement de son objectif (tuer la vie ciblée), mais son spectre d’action est souvent plus large.   Il inhibe lors de la croissance de la plante, une synthèse convenable des apports nutritifs ou amendements du sol[24].   Cela procure à la céréale plus d’éléments non synthétisés directement assimilables dont raffolent les insectes, champignons, bactéries ou virus (les pestes).   On leur procure avec cette manière de cultiver une niche, un terrain idéal [25].   La culture de céréale en agriculture biologique ne peut pas subir de traitements à l’aide de pesticides de synthèse, mais dans certains cas, lors de la conservation, des traitements à l’aide de produits phyto d’origine naturelle et non rémanents sont autorisés [26], ils seront repris dans le tableau de synthèse du chapitre IV.6 qui suit pour comparaison et peut-être relativiser.   Après ils seront revus au chapitre V qui concerne la conservation des grains.

 

IV.5. Ici, depuis 50 à 30 ans, la traite des céréales [27]

Du fait du métabolisme ( l’assimilation des apports nutritifs ) des végétaux et de la partie consommée par l’humain (racine, feuille ou fruit), les résidus seront plus ou moins présents.   Par ce fait, lors de la culture, ils seront moins présent sur céréales (fruits/graines) que dans les autres fruits et légumes [28].   Au cours de sa culture la céréale peut voir à plusieurs étapes de celle-ci des interventions « phytopharmaceutiques » dites de protection par certains et chimiques par d’autres.  

1.- Premièrement, la semence qui sera traitée aux insecticides autrefois organo-mercuriels (voir ch. III.11, la traite des semences) et actuellement organophosphorés et malheureusement encore aux chloro-nicotyl, plus connu sous le nom du produit commercial « Gaucho »[29]. 

2.- Deuxièmement, si la semence est hybride (voir ch. III.10), un agent chimique (H.C.A.= Agent Chimique d’Hybridation) sera pulvérisé sur les épillets ouverts afin de stériliser les organes mâles du froment pour créer une nouvelle variété par fécondation venant de pollen de variétés de froment différentes semée « sous le vent ».

3.- Troisièmement, mais à trois reprises ; avant et après que la germination de la graine dans le sol laisse pointer sa plantule puis encore après le tallage (voir ch. IV.)[30] des traitements d’herbicides peuvent avoir lieu[31].   Ceci afin de protéger la plante naissante du froment de la concurrence d’herbes parfois proches parentes génétiques[32].   C’est dans ce cas qu’interviennent des herbicides dits sélectifs, utilisés parfois systématiquement[33] en terme de prévention.

4.-  Quatrièmement, des régulateurs de croissance peuvent être employés, mais moins qu’en arboriculture [34].   Ici il s’agit de réduire le risque de verse physiologique [35] (voir aussi ch. III.9. et VI.3.4.).   C’est à dire de limiter l’élongation de la tige entre deux nœuds et d ‘épaissir ces mêmes pailles.   On les appelle le plus souvent « raccourcciseurs de tige »[36]. 

5.-  Cinquièmement, les attaques dues aux moisissures [37] lors de la culture conduiront à des traitements de fongicides[38] qui peuvent se prolonger au stockage. 

6.- Sixième et dernièrement, après le décorticage des grains ( enlever les balles ou cosses), qui se réalisait autrefois sur l’aire de battage au fléau, le grain sera conservé, souvent en silos.   Les produits de protection du stockage du grain[39] viennent après récolte et décorticage et avant la transformation.   Des analyses d’une étude de 1972 comparent les teneurs en lindane de différents produits de mouture de blé (froment). En donnant l’indice 100 à la teneur (non chiffrée) du grain complet, les farines issues du premier broyeur à cylindres divise par 5 ou 10 la teneur, mais le son et les remoulages bis la multiplie par 2 / 2,5.  Ce qui fait dire « qu’en règle générale, les farines blanches ont une qualité hygiénique très supérieure »[40]. La farine complète nécessite pour cette raison plus de contrôle et de vigilance.   C’est principalement ces derniers produits de traitement et leurs métabolites[41], que devrait cibler l’analyse de résidus.   D’autant plus, si le son fait partie de la portion employée dans le pain ou autres produits dérivés[42].

 

IV.6.      Ici, pas de beaux restes

Dans les tableaux qui vont suivrent, un essai de synthèse des risques des résidus vous est proposé.   Il est réalisé en deux parties. Cela concernera les résidus de pesticides sur céréales.   Et comme les pesticides sont partout[43], cela concernera aussi la pollution de l’eau et les points critiques ou nous devons apporter notre vigilance. Les deux tableaux qui suivent concernent cette pollution de l’eau.

PESTICIDES TROUVES DANS LES EAUX SOUTTERAINES (F) 1997-98

Non de la Matière active

Type

*

%

recensé

N° d’

Analyses

Atrazine déséthyl

M

55%

3.405

Atrazine

H

47%

4.466

Mécoprop

H

35%

870

Simazine

H

16%

4.354

Cycluron

H

16%

18

Atrazine deisopropyl

M

10%

2.155

Diuron

H

8%

1.945

Dinoterbe

H

6%

500

Isoproturon

H

5%

2.131

Oxadixyl

H

4%

111

H = herbicides

M = métabolite de l’atrazine

PESTICIDES TROUVES DANS LES EAUX DE SURFACE (F) 1995-98

Non de la Matière active

Type

*

%

recensé

N° d’

analyses

Glyphosate

H

75%

43

Atrazine

H

60%

7.732

Atrazine déséthyl

M

52%

5.089

Diuron

H

44%

4.882

Lindane

I

42%

4.791

Simazine

H

32%

6.698

Isoproturon

H

28%

3.840

Metalochlore

H

24%

1.577

Mécoprop

H

6%

1.152

H  = herbicides  /  I  = insecticides

M  = métabolite de l’atrazine


 

PRODUIT DE DESINFECTION DES LOCAUX DE STOCKAGE (souvent vide)

NON DE LA MATIERE. ACTIVE

QUELQUES NON DES PRODUITS

COMMERCIAUX

FAMILLE CHIMIQUE

FAMILLE PESTICIDE

D.L.50

 mg pour rat

Voir note

du chapitre

L.M.R.

en mg.

Commentaires

Acide cyanhydrique

(dit acide prussique)

TRITOX

Cn

Ins

10/15 mg

 

Seuls des opérateurs officiels agréés peuvent l’utiliser.     S’enflamme à 26°C

Bromure de méthyle (Monobronéthine)

BROMO / METHYL-BRON / MEBRON

Br

 

1.000 ppm dans l’air est mortelle pour l’homme

Il faut des opérateurs agréés + une autorisation.     Peut être fixé par le gluten

Phosphure d’aluminium

 

 

 

0,1 mg

 

Il faut des opérateurs agréés

+ une autorisation.

Phosphure d’hydrogène

 

 

 

0,1 mg

 

Il faut des opérateurs agréés

+ une autorisation.

PRODUIT  DE  TRAITEMENT  DES GRAINS    AU  COURS  DU  STOCKAGE

Bioresméthrine

 

Pyr

Ins

8.600 mg

5 mg en F

La L.M.R. signalée est la limite donnée par la commission de la F.A.O..

Durée d’action 5 mois environ

Bromophos

NEXION / ASEPTA

O-P

Ins

3.750 à 7.700 mg

1 mg en D

 

Chlorpyrifos-méthyl

DUROBAN

O-P

Ins

2.140 mg

5 mg en D

Dangereux pour les abeilles.

Ne peut être utilisé que 15 jours avant récolte

Largement utilisé sur stock en France

Deltamétrine

DECIS / K-thrine / SPUTOP

Pyr

Ins

130 mg

 

Très persistant.  Action, 3 à 4 semaines

Malathion

MALATHINE / MALATHEX / SANAC

O-P

Ins

2.800 mg

0,5 mg en F

Dangereux pour les abeilles. Recensé régulièrement vu qu’il est choisi fréquemment (voir  IV.5.)

Dichlorvos

VAPONA

O-P

Ins

80 mg

 

Utilisé dans les plaquettes insecticides de marques Vapona &..entre autres

Des plaquettes installées au-dessus des berceaux ! ! ont provoqué la mort de bébés aux U.S.A.

(voir Helga WINGERT, p.175)

Pyrimiphos-Méthyl

ACTELLIC

O-P

Ins

2.050 mg

 

Dangereux pour les abeilles. Recensé régulièrement vu qu’il est choisi fréquemment (voir  IV.5.)

Largement utilisé sur stock en France

QUELQUES  PRODUITS  PESTICIDES  CONNUS  PAR L’INFORMATION  GENERALE  OU   PRECITEE

Endusolfan

THIODAN / ENDULSOLFAN

O-C

Ins

50/110 mg

1 mg en F

Célèbre pour la pollution du Rhin en 1969

Organochlorés interdit après les autres

Aldicarbe

TEMIK

O-C

Ins

1 mg

 

Un des ses composants  est l’isocyanate de méthyle, responsable de la catastrophe de Bhopal en Inde (500 morts et 200.000 personnes atteintes –1984)

Lindane

HYLOGAN / GAMMA / LINDAN

O-C

Ins

88 mg

1 mg en Fr

0,1 mg en D

Organochlorés interdit après les autres

Des traces d’impuretés de matière souvent repérées (Voir IV.5 et III.11)

Glyphosate

ROUNDUP

 

Her

4.900 mg

 

Le plus recensé (75 % des échantillons dans les eaux de surface, vu qu’il est choisi fréquemment (voir  IV.5.)

Chlorméquat Chlorure ou C.C.C.

CYCOCEL / STABILAN

Régul.Croissa

Raccourci

670 mg.

3 mg en D

2 mg en CH

0,5 mg en ex-D de l’est

Recensé régulièrement vu qu’il est choisi fréquemment (voir  IV.5.)

Atrazine

SHELL ATRATER

OLEO ATRATEX

Tri

Her

3.080 mg

0,1 mg. sur fruits/légum

Recensé dans la pollution des eaux, même en traces dans les eaux embouteillées

Nitrofène

 

 

Her

630 à

675 mg

 

Le responsable de la pollution de lots de blés bio en D en 2002.

Imidaclopride

GAUCHO

C-Nic

Ins

 

 

Responsable présumé de l’hécatombe de ruchers d’abeilles (voir  IV.5.) Demi-vie du produit hors normes européennes. Métabolite (oléfine) 16X plus toxique pour les pucerons. Une graine enrobée suffit pour tuer un petit oiseau.

 

 

 

PRODUIT DE TRAITEMENT  DES GRAINS  AUTORISES EN AGRICULTURE BIO. POUR LE  STOCKAGE

Pyréthrines naturelles

 

Vég

Ins

584 à

900 mg

1 mg

Appelé poudre persane et connue 5 sc. avant J.C. Issue de chrysanthèmes

Dangereux pour les poissons.

Voir chapitres IV.3 ET V

Roténone

 

Vég

Ins

132 à 1.500 mg

 

Voir chapitres IV.3 ET V

*  //  O.C. = organochlorés / O.P. = organophosphorés / Cn = Cyanure / Br = Bromure / Pyr = Pyréthynoïdes de synthèse / Tri= triazine / C Nic = Chloro-nicotyl / Régul.croissa.= régulateurs de croissance / Vég = végétale

* *  //    Ins = insecticide / Her = herbicide / Raccourci = raccourcciseur de tige.

 

 


BIBLIOGRAPHIE DU DOSSIER PESTICIDES.

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Bernard BOULLARD, Guerre et paix dans le règne végétal, édit. Ellipses 1990

Jörg BRÜGGEMANN & Hans-Dieter OCKER décrivent dans Rückstände des Halmverkürzers Chlorcholinchlorid (CCC) in Getreide, Mahlprodukten und Brot –trad. : Résidus des raccourciseurs de tiges Chlorcholichlorid (CCC) dans les céréales, les produits de mouture et le pain, publié dans le livre Rückstände und Kontaminaten in Getreide und Getreideprodukten sous la direction de Hans-Dieter OCKER, édition Behr 1992

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Théo COLBORN, Diane DUMANOSKI et John P.MYERS, L’homme en voie de Disparition, édit.en français chez Terre Vivante en 1997. Edit. original Our Stolen Futur, are we theatening our fertility, intelligence and survival,éd. Dulton (USA) 1996

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Maria CONE, Le festin toxique des Inuits, dans Los Angeles Times publié et traduit dans le Courrier International du 19 au 26 mai 2004.

Myriam FERNANDEZ, recherche de.., Un insecticide qui contamine le blé ? information de Radio-Canada du 16 août 2003, mis en ligne à cette date sur http://www.radio-canada.ca/regions/saskatchewan/nouvelles/200308/16/005-ble.shtml.

Jenifer FERRARA, Les vases communicants entre Monsanto et l’administration publié dans la revue « The Ecologist » (G.B.) fin de l’année 1998 dans « The Monsanto Files ». La traduction française a été publiée par « Le courrier international », n°452 du 1er au 7 juillet 1999.

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F.FLEURAT-LESSARD Devenir des résidus d’insecticides au cours du stockage : des risques à gérer avec précision, publié dans la revue Industries des céréales, n°121, mars 2001.

H . GOUNELLE DE PONTANEL &  D.PRANDINI-JARRE, Le pain, valeur nutritionnelle et hygiénique, publié dans le livre Le pain, éd.CNRS 1979.

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Hans-Dieter OCKER & Edith EICH, Rückstande von Pflanzenbehandlungsmittel in Brotgetreide, trad. : Résidus de produit de protection de récolte dans le pain, publié dans le livre Rückstände und Kontaminaten in Getreide und Getreideprodukten sous la direction de Hans-Dieter OCKER, édition Behr 1992

Marylène POIRIE & Nicole PASTEUR, La résistance des insectes au insecticides, publié dans la revue La recherche, juillet-août 1991

Véronique RABAUD, L’utilisation des produits phytosanitaires sur blé et maïs en 2001. Davantage de traitements, mais réduction des doses, Revue Agreste Primeur, n°137, décembre 2003. http://www.agreste.agriculture.gouv.fr

Antoine ROIG, Guide des additifs et polluants alimentaires, éditions du Rocher, 1988

Dina SCHREINEMACHERS, Birth Malformations and other adverse perinatal outcomes in four U.S. wheat-producting States environ health perpect, -trad. Les malformations de naissance et autres résultats périnatals défavorables dans quatre états producteurs de blé des Etats-Unis . Perspect santé 111, 1259-1264 ; 2003.

Dominique SOLTNER,   Les grandes productions végétales, édition Sciences et techniques agricoles, 15ème édition, 1987

Brian TOKAR, Monsanto, une histoire à facettes, publié dans la revue « The Ecologist » fin de l’année 1998 dans « The Monsanto Files ». La traduction française a été publiée par « Le courrier international », n°452 du 1er au 7 juillet 1999

Robert VAN DEN BOSCH & Jean-Paul AESCHLIMAN, L’engrenage des pesticides, éd.Payot, 1986, p. 58, édition originale  sous le titre ; The Pesticide Conspiracy, Doubleday & Company Inc. 1978

François VEILLERETTE, (& Catherine WATTIEZ pour la préface) Pesticides, le piège se referme, éd. Terre Vivante, 2002

Dominique VIGNON, L’E.P.A. fait des bulles, publié dans la revue La lettre de Solagral, juil-août 1987

David WEIR & Mark SCHAPIRO, Pesticides sans frontières, éd. CETIM  (CH) 1982

Helga WINGERT, La maison polluée, édition Terre Vivante 1986 traduit de l’allemand



[1]        Une législation européenne à revoir

Voir François VEILLERETTE, (& Catherine WATTIEZ pour la préface), p.4, 5 & 89, la directive 91/414/CEE comporte de nombreuses lacunes (notamment une insuffisance de tests) tel que le VIème programme d’action pour l’environnement de la Commission européenne envisage de la réviser. Mais dix ans auparavant le Vème programme d’action pour l’environnement de la Commission européenne avait déjà prévu une réduction importante et rien ne s’est produit. C’est plutôt l’accroissement de la consommation de pesticides qui s’est produit. Il faut donc discerner les déclarations de bonne intention, des réalisations. Le P.A.N. (Pesticide Action Network) émet sur son site européen, www.pan-europe.net (en anglais), une proposition remodelée de la directive 91/414. En juillet 2003,  dans la CEE, 120 pesticides ont été retirés de la commercialisation, dont ceux conçu à partir de l’Aldicarbe, voir Marc FICHERS, p.48 & 49.

 

[2]                  Les limites de la justice

L’espoir de découvrir les limites de la justice et de l’économique se rédigera dans le chapitre Social, à la fin  C’est dans ce chapitre « pesticides » que l’on découvre les plus gros débats au niveau des limites juridiques actuelles. Mohamed Larbi BOUGUERRA 1997 donne l’exemple d’un procès intenté à une firme phytopharmaceutique en Floride (USA). D’après le fait que la Floride soit peuplée par beaucoup de retraités américains dont leurs fonds de pensions privés investissent dans les actions de firmes phyto-pharmaceutiques, cela limite la liberté de jugement sur les toxiques dans cet état américain

 

[3]                  Les limites de la politique

Les instances influentes sur les politiques, la Communauté européenne et maintenant l’Organisation Mondiale du Commerce veulent libérer les marchés de toutes contraintes concurrentielles et miser sur la compétitivité. Elles oeuvrent pour réduire les marges par économie d’échelle et industrialisation des procédés. La condition de consommateur prévaut largement à celle de producteur et le social en devient sclérosé.

 

[4] Le prix constant est celui qui tient compte de l’inflation galopante présente surtout dans les années 1960-70. Voir le chapitre Economie qui traitera mieux cet aspect.

 

[5] Marylène POIRIE & Nicole PASTEUR,  p. 875.

 

[6] Théo COLBORN, Diane DUMANOSKI et John P.MYERS. Ce livre sera traduit en 14 langues et continue son action au travers d’un site www.ourstolenfuture.org

 

[7]    Le premier discrédit des soins chimiques,

   pas 20 ans après leurs premières applications

Rachel CARLSON, Le printemps silencieux, a été publié en français aux éditions Plon  en 1963, puis en livre de poche en 1968. Il a eu un effet détonateur dans une période qui interdira, début des années 1970, l’emploi des pesticides organochlorés, dits parfois organo-halogènes. Cette interdiction frappera d’abord une partie des organochlorés. Puis ± 10 ans après, le tout et c’est seulement en 2001 qu’une convention de l’O.N.U. interdira au niveau mondial ces polluants organiques persistants, dits les POPs’ dont il faut ajouter les dioxines émanant des incinérateurs de déchets et provoquant la contamination bien recensée par les analyses de laits maternels.

 

[8]        Pollution invisible au pays des glaces

Voir ; Théo COLBORN, p. 126 et Maria CONE, p. 50 & 51 qui cite jusqu’à 200 composés dangereux provenant des régions industrialisées et se retrouvant concentré dans la graisse des animaux marins qui sont la base de la nourriture d’Inuits vivant plus près du pôle Nord que toute ville. Par le double effet du peu de luminosité qui fait que le soleil dégrade moins et l’effet congélateur qui désactive aussi la dégradation des substances et parce que le Groenland se trouve à la croisée des vents venants d’Europe et d’Amérique du Nord, le lait maternel des mamans inuits contient 20 à 50 fois plus de résidus de PCB et de mercure que le lait maternel de mères de grandes villes industrielles.  Dans une région vierge en culture et en usine que l’on pourrait croire bucolique, la pollution s’accumule dans les graisses de phoques et de baleines par le principe de la pyramide alimentaire et se reconcentre une nouvelle fois dans le lait maternel.

 

[9] Voir ; Théo COLBORN, p. 254. L’irritation des systèmes immunitaires, hormonales et nerveux conduit à des comportements agressifs et asociaux.

 

[10] Robert VAN DEN BOSCH & Jean-Paul AESCHLIMAN.

 

[11]            La résistance……des insectes 

Il existait 600 espèces résistantes en 1997. Le DDT est commercialisé en 1943, on s’aperçoit dès 1947 des premiers phénomènes de résistance (Marylène POIRIE, p.875). Pour comprendre cette rapidité de réponse d’autodéfense des insectes, il faut savoir qu’une génération d’insectes = parfois moins d’une année et c’est les populations résistantes qui produisent les générations suivantes

 

[12]    Compétition entre retour sur investissement et résistance des nuisibles

Marylène POIRIE & Nicole PASTEUR, écrivent p. 876, « Devant la rapidité avec laquelle apparaissent les phénomènes de résistance, la course pour la mise au point de nouveaux produits efficaces et inoffensifs pour l’environnement semble compromise. La recherche de nouveaux insecticides chimiques revient très cher et il est difficile d’amortir un nouveau produit ». Véronique RABAUD observe pour 2001 qu’apparaît un fractionnement des traitements avec parfois des sous-dosages et des mélanges de matières actives, ce qui peut favoriser des phénomènes de résistance aux produits phytosanitaires.

 

[13]            Petit lexique . ..pour ne pas pester

Pesticides (ou biocides) est l’expression employée pour l’ensemble des familles suivant leurs cibles, herbicides, insecticides, fongicides, acaricides, nematicides, molluscicides, rodenticides. Ces différents pesticides peuvent tout aussi bien faire partie de différentes familles chimiques de pesticides suivant le type de la molécule de la matière active, soit ; organochlorés, organophosphorés, carbamates, pyrétrinoïdes de synthèse et bien d’autres familles moins nombreuses que les précitées. La matière active n’est pas encore le nom commercial du produit, elle peut être vendue ou fabriquée par diverses firmes sous différents noms commerciaux.

 

[14]    La liberté de  la presse professionnelle

Il est parfois intéressant d’étudier le budget de cette presse professionnelle. En effet, en agriculture par exemple, le nombre d’agriculteurs ayant tellement diminué et les frais de publication tellement augmentés que souvent l’apport des encarts publicitaires dépassent largement l’apport des rentrées d’abonnements.

 

[15]         Vient chez nous, ça paye mieux

Voir Jenifer FERRARA pour les relations entre F.D.A. espèce d’agence américaine de contrôle pour la santé et les firmes pharmaceutiques , Mohamed Larbi BOUGUERRA 1997, pour ces mêmes relations entre la firme Du Pont de Nemours et l’E.P.A. -agence U.S. pour la protection de l’environnement-. Alors que des procès concernant le Benomyl étaient en cours le président de l’E.P.A., William Reilly quitta son poste pour rejoindre le conseil d'administration de la firme. Robert VAN DEN BOSCH qui dénonce dans son livre le retrait de compétence des organismes de contrôle et Dominique VIGNON qui présente le nouveau fonctionnement de l’E.P.A., avec la bourse aux permis de polluer, p.9 & 10. Voir aussi D.WEIR, p. 65 à 73 qui révèle les baisses de crédits gouvernementaux pour un travail toujours plus conséquent et l’effet peu coercitif ( amende trop légère) des sanctions.

 

[16]  Le lindane causa des problèmes aussi quand la molécule produite n’était pas pure, occasionnant des réactions aiguës de la part des employeurs du produit. Sachez que la culture des céréales, la vigne et l’horticulture sont les trois secteurs les plus marqué par les dossiers de médecine française du travail (VEILLERETTE, p.50).

 

[17]    Les limites de l’analyse chimique des résidus

Aucun moyen analytique ne permet de conclure qu’un produit est exempt de pesticides par la seule analyse. Attention à l’analyse pub ou l’analyse bidon. Il existe 759 molécules utilisables en agriculture dans la C.E.E. et susceptible de se retrouver sous forme de résidus dans les produits alimentaires. Une analyse totale tout azimut est pratiquement impossible. Premièrement, théoriquement, on sait à peine analyser tous les pesticides et encore moins leurs métabolites (parfois tout aussi toxique). Deuxièmement, techniquement le travail est insurmontable pour un laboratoire. Troisièmement, économiquement, une telle analyse totale coûterait plus de milliers d’euros pour un seul échantillon.

 

[18]    D.L : = Dose Légitimement à revoir

Antoine ROIG, p.734. Cette notion dont l’utilité n’est pas contestée (c’est une mesure) est toutefois insuffisante. Peut-on comparer la sensibilité des rats à la sensibilité des humains. Exemple ; les organochlorés sont 5 fois plus actifs sur le veau que sur le rat.

 

[19]  L’Organisation Mondiale de la Santé (WHO initiale anglaise généralement employée), installée à Genève (CH) site www.who.int  a principalement pour mission de prévenir les dangers d’épidémie. Par obligation, il émette souvent le scénario du pire.

 

[20] La carcinogénicité et la génotoxicité sont les dégâts provoqués dans la lutte contre le cancer et les atteintes à une bonne et normale fécondation.

 

[21]              Le marché des pesticides

F.VEILLERETTE donne p.17 &18 des chiffres sur le marché des pesticides. La France est le troisième consommateur mondial (le double de l’Allemagne), 30% des 2,3 milliards de $ en 1999. La consommation de pesticides augmente légèrement mais la toxicité des produits augmente elle aussi. Dans les pays de la CEE, la France autorise 527 matières actives de pesticides (record CEE), pour 526 en Espagne, 307 en Belgique, 214 au Luxembourg et pour seulement 133 dans le record du minimum cette fois en Finlande. Toujours en France, dans le tonnage des matières actives de pesticides ± 50% sont des fongicides, ± 30% des herbicides et ± 10% des insecticides. V.RABAUD écrit pour les statistiques de 2001 que les produits désherbants (herbicides) sont appliqués sur la quasi totalité des surfaces de blé, 90 % des blés reçoivent des fongicides, 60% des raccourcisseurs de paille et enfin 40% des blés reçoivent un insecticide. Comparativement à 1994 le blé tendre de 2001 reçoit 3 traitements de plus (dont au moins un herbicide et un fongicide).

 

[22]    Quand interdiction de consommer est driblé par la non-interdiction de vendre !

Mohamed Larbi BOUGUERRA 1986 cite, p. 551, la loi U.S. qui autorise l’exportation de pesticides interdit sur le territoire des Etats-Unis d’Amérique. Il s’agit de l’article 17a de la loi régissant les pesticides (FIFRA) « …ne s’applique à aucun pesticide ou appareil destiné à être exporté ». F.VEILLERETTE donne p.95 le chiffre (de l’O.M.S.) d’un million par an d’intoxications et 20.000 cas mortels, principalement dans les pays pauvres étant du aux manque de précautions d’emploi.

 

[23] David WEIR & Mark SCHAPIRO. Lire le chapitre consacré à l’effet Bommerang, p.35 à 38. C’est dans une tranche de 10 à 20 % d’échantillons analysés contenant des résidus au-dessus de la norme autorisée qui étaient importés aux Etats-Unis dans la fin des années 1970.

 

[24]         La vie des racines du blé/froment

La vie microbienne autour des racines permet de transférer l’aliment à la plante. Si on tue la vie du sol qui entoure les racines de la plante, la rhizosphère comme on l’appelle, elle ne peut plus jouer son rôle. Sachez qu’un pied de blé/froment peut compter 67.200 racines, une fois parvenu à maturité. Ce qui mis bout à bout fait 600 mètres (B.BOULARD, p.37) Ce que nous verrons plus loin.

 

[25]        Les plantes malades des pesticides

Francis CHABOUSSOU, passe en revue un des premiers constats des effets des pesticides sur  la croissance des plantes cultivées et notamment le froment. Il observe que les herbicides sont responsables de l’inhibition de la protéosynthèse (p.140) et favorise les maladies fongiques (p.26 & 125). Malheureusement aucun crédit de recherche ne sera accordé à la poursuite du travail de ce chercheur.

 

[26] La poudre de pyrèthre (dite parfois poudre de persane) les extraits de roténone, le meen, la bouillie bordelaise sont autorisés en agriculture biologique parce que non rémanents

 

[27]         Les différents premiers pesticides

Le DDT, premier insecticide sera commercialisé à partir de 1943, le premier herbicide, le Paraquat à partir de 1964 (toujours autorisé actuellement, particulièrement toxique, mais tellement efficient) et le premier fongicide, le Benlate DF ou Benomyl à partir de 1970. Les raccourcisseurs de tige et agent hybridant datent des années 1980.

 

[28]         L’analyse des résidus de pesticides

F. VEILLERETTE, p.33, qui donne un tableau faisant le bilan des analyses de résidus de traitements sur légumes, fruits et céréales en 1999 émanant de l’organisme officiel français (la DGCCRF). Ce sont les fruits qui ont le plus d’échantillons avec résidus détectés (± 60%), puis les céréales (± 50%), ensuite les légumes (± 45%). Les dépassements de doses de résidus autorisés (LMR) concernent d’abord les légumes (± 10%), les fruits (± 5%) puis les céréales (± 1%). F.FLEURAT-LESSARD, cite p.6, le chiffre de 0,5% de prélèvements qui dépasserait la LMR (Limite Maximale Résiduelle) sur froment en 2.000. L’enquête allemande en notre possession datant de la fin des années 1980, relève 2% d’échantillons dépassant la LMR, voir OCKER, p.76.

 

[29]    L’action d’insecticides, ex. : le Gaucho

Le produit Gaucho contenant la matière active imidaclopride commercialisé par Bayer puis un produit proche dénommé Régent contenant la matière active fipronil commercialisé par Aventis –(Rhone-Poulenc) font l’actualité en ce début du XXIème ème siècle. Des pertes importantes d’abeilles travailleuses dans les ruchers (1/4) ont été recensées. Les apiculteurs français se battent depuis 1996 contre Bayer suite à la destruction de 450.000 ruches. En 1999, le ministre Galvany (F) a interdit le traitement de Gaucho sur la seule culture du tournesol. Pas sur  la culture du maïs (ce qui rapporte 40 millions d’€ à la firme). Mis en cause , la rémanence (durée d’action) qui ne serait pas de 45 à 60 jours, comme l’indique le dossier d’agrégation, mais durerait 2 ans.

 

 

[30] D. SOLTNER, p.102 donne les trois expressions techniques suivantes ; désherbages pré-levée, anti-graminées et antidicotylédones.  Le tallage est une étape de la croissance du blé qui est la faculté qu’a la plante de procurer plusieurs pousses ou rejets après la croissance de la tige principale, le tout à partir d’une graine.

 

[31] L’ isoproturon  est la matière la plus couramment utilisé pour désherber le blé tendre ou froment signale V.RABAUD, qui écrit par ailleurs qu’à la fin de la dernière décennie du XXème siècle, que si le nombre de traitements augmentent les doses annuelles répandues ont une tendance à diminuer légèrement.

 

[32]    L’action d’herbicides, ex. : le Roundup

Le Roundup, nom du produit commercial contenant la matière active, glyphosate, commercialisé par Monsanto (la ½ du résultat net de la firme) est devenue toujours plus célèbre grâce aux plantes génétiquement modifiées (O.G.M.) pour être plus résistantes à ce produit. Les semences de soya, colza et maïs ont été modifiées dans ce sens. Le froment également, mais sa commercialisation n’a pas encore commencé (voir ch.III.13.).  D’aucuns le considérait comme biodégradable et respectueux de l’environnement suivant la lecture de sa publicité. En juin 1997, la firme devra retirer ces affirmations suite à des enquêtes montrant qu’il était aux Etats-Unis, la troisième cause de maladies liées aux pesticides parmi les agriculteurs. Au Canada, une recherche tente de comprendre pourquoi l’emploi de glyphosate entraîne l’apparition de fusarium, responsable de maladies cryptogamiques (M.FERANDEZ & A.COGHLAN), voir aussi, sous chapitre IV.4. Les plantes malades des pesticides. En France, il vient en tête des herbicides recensés dans les analyses, on le trouve dans 80% des analyses où on le recherche. Car il faut savoir, au départ de l’analyse, quelle molécule (ou métabolite de celle-ci lorsqu’ils sont connus), l’on veut rechercher parmi les 759 substances autorisées rien que dans la CEE.  Voir F. VEILLERETTE, p.144 & 145 et J. MENDELSON, p.32, et Brian TOKAR, p. 26.  En France, Véronique RABAUD parle plutôt de l’usage de l’herbicide Isoproturon sur le froment et aux Etats-Unis, c’est les herbicides Chlorophenoxy (dont le fameux agent orange, 2,4,D qui servit dans la lutte contre le maquisard Vietcong ) qui sont utilisés à + de 85% sur le froment de printemps de la grande prairie, malgré l’importance recensées des risques de malformation et de difficultés respiratoires congénitales notoires, voir ; D.SCHREINEMACHERS.

 

[33] V.RABAUD écrit que 1/3 des agriculteurs désherbent et traites aux produits fongicides sans observation préalable. 40% suivent les conseils techniques, 60% désherbent suivant l’état de la parcelle.

 

[34]          La nature défendue…aux fruits ?

C’est en effet l’arboriculture qui utilise le plus cette espèce de traitement. Par exemple; pour éviter une floraison trop précoce menacée par le gel, pour favoriser la maturation, pour réduire la rugosité des fruits, pour raccourcir les rameaux, pour éviter la chute prématurée de l’arbre.

 

[35]               Ne verse pas comme ça !

L’accident de culture céréalière dit la verse est le fait que les céréales soient couchées (et non droites) sur le champ et qui de la sorte, peuvent être perdues si elles germent sur le champ. La verse physiologique se distincte de la verse due à des maladies dites piétin-verse ou piétin-échaudage occasionnées par le  parasitage des moisissures dans les racines. Voir aussi ch.III.9 qui décrit le travail fait au niveau génétique pour diminuer la hauteur des pailles et l’effet physiologique pressenti.

 

[36]             L’action des raccourcisseurs de tige,

ex.; le C.C.C.

Jörg BRÜGGEMANN & Hans-Dieter OCKER décrivent, p. 83 à 93.l’incidence du traitement des raccourcisseurs de tiges. En termes de résidus, il donne 0,5 mg. sur grain (p. 87). Mais comme aucune limite en teneur de résidus n’est fixée par le législateur français sur céréales, il nous est difficile d’apporter un point critique. En Allemagne la LMR (toleranz en D) est de 3 mg. sur froment et 5 mg sur seigle (p.86). Dans les récoltes de 1981 à 1984, souvent le tiers des échantillons analysés contient des résidus. Près de 0,05 mg., en moyenne ou parfois une pointe exceptionnelle de 1,14 mg. apparaît dans la fourchette des échantillons analysés qui se situe plutôt vers 0,1/0,2 mg (p. 88 & 89). Un résultat inattendu apparaît lors de l’analyse des pains. Où les pains en direct à la levure voit la teneur en résidus diminuée de ½ , tandis que les pains fermentés au levain voit la teneur en résidus de CCC diminuée de ⅔  (p.90).

 

[37]    Les maladies cryptogamiques des céréales

Les maladies dites « charbon » dues aux  moisissures Ustilagos,  les fusarium nivale et roseum occasionnant les fusarioses, la rouille, maladie occasionné par les puccinias et d’autres (oïdium, septorioses, helminthosporiose, rhyncosporiose, rhizoctone et jaunisse nanisante) sans oublier le trop célèbre « ergot de seigle » Voir D.SOLTNER, p.63 & 64 et chapitre V.

 

[38]    L’action d’un  fongicide, ex. : le benomyl

Un accident ou est impliqué la matière active Benlate DF ou Benomyl des fongicides du même nom de la firme Du Pont de Nemours l’accuse d’occasionner une naissance sans yeux ( en 1990 en Floride) par contamination au sein de l’utérus. Voir M.L.BOUGUERRA, 1997, p. 28

 

[39]    Après les chlorés, voici les phosphorés

Malgré l’interdiction française en 1970 des organochlorés (famille chimique de matières actives de pesticides) et notamment du H.C.H., certaines matières actives resteront autorisées. Comme le Lindane avait l’avantage de ne pas communiquer un goût désagréable aux denrées traitées, contrairement au H.C.H., il restera autorisé encore un certain temps après les autres matières actives organochlorées, voir A.ROIG, p.287. Aujourd’hui c’est les organophosphorés (matières actives ; pyrimithos-méthyl, chlorpyrifos-méthyl, « qui sont le plus largement utilisés en France, hors circuit export », voir F.FLEURAT-LESSARD, p.16.   F.VEILLERETTE, p.34, recense en plus dans les analyses de résidus sur céréales, les matières actives suivantes ; deltamethrine (plus persistant), le dichlorvos (pour des actions chocs), le malathion et le pipéronide-butoxil (appliqué souvent en association avec d’autres pour augmenter leurs actions). Les études allemandes d’ OCKER, p.76, ajoutent le bromophos, le diazinon, le dicloran, le propicanazol, le vinclozolin et l’isenfos. Ce dernier dépassant la LMR en 1989, 2 fois sur 108 échantillons.

 

[40]  Voir J.ADRIAN, p.31

 

[41]                       Les métabolites

Les métabolites sont les produits de dégradation de la molécule de la matière active. Le professeur H. GOUNELLE DE PONTANEL &  D. PRANDINI-JARRE écrivent, p. 189 à la fin des années 1970 «La panification détruit une bonne partie de ces résidus. Cependant le schéma de dégradation n’est pas connu et notre ignorance concernant les métabolites, leur toxicité, leur allerginicité nécessite notre vigilance». F.FLEURAT-LESSARD écrit p.8, que lorsque les métabolites de l’insecticide garde une toxicité, ils sont pris en compte dans le calcul du résidu. En règle générale, les métabolites sont moins actifs.

 

[42]  Il est complet---ement prudent de contrôler

F.FLEURAT-LESSARD signale p. 11 que les teneurs relevées dans les remoulages (son remis à moudre) et la farine de brosse dépassent dans tous les cas (de l’expérience) la LMR. Plus loin, p.13, « le son joue le rôle de matrice protectrice contre la métabolisation et la pénétration de la matière active. Il ne faut pas minimiser les risques de dépassement de LMR pour des molécules de dégradation lente, en particulier pour le pain complet ». J.ADRIAN, p.31 signale cette dureté du son, (rebelle aussi pour la digestion). Comparé à la fibre des légumes, qui elle est prise en phase de croissance avant la lignification des tissus, l’enveloppe des céréales est plus « ligneuse » et moins « perméable ».  L’article du quotidien Le Parisien du 7 octobre 2.002 confirme. Sous le titre Des pesticides dans le pain complet, il signalait suite à une enquête de l’INSERM, la présence de la matière active Malathion à faible dose. Le pain blanc conventionnel et le pain bio. complet n’en contenant pas.

 

[43]  Quand la pollution généralisée est plus décelée par la méthode biologique !

OCKER, p.77 &78 a comparé de 1981 à 1984, les céréales issues du conventionnel et celles issues d’agriculteurs se revendiquant du bio. Malheureusement le schéma ne montre que les fréquences de détection, pas le niveau des résidus Actuellement, ils sont souvent inférieurs en Agri.bio. dans les analyses. Ici, les analyses de ceux qui se revendiquaient de l’Agri. Bio. voyaient un peu plus souvent des organochlorés recensés que les conventionnels. C’était 10 ans après l’interdiction des organochlorés et 10 ans avant les contrôles officiels sur l’agriculture biologique. Mais ne prenez pas cela comme un acquit de conscience. Ce n’est certainement pas la volonté de ne pas polluer qu’il  faut condamner pour la cause.