Il en fallait un travail d'investigation pour bien connaître son dossier, savoir poser les bonnes questions, laisser les intervenants démontrer leur interprétation ou bonne ou mauvaise foi en contre-argumentant, comme cela a été fait.
Bravo à l'équipe de dénoncer ce critère Distinction Homogénéité et Stabilité (DHS) créé en temps de guerre (1942) et qui n'a plus que comme raison de vivre qu'un esprit corporatif. Le malheur est que en 1952 une VAT croissante, Valeur Agronomique (productivité) et Technique (aptitude à la panification par exemple) est liée à l’agréation de mise sur le marché par le CTPS (Comité Technique Permanent de la sélection). Et qu'en plus du DHS, ce critère ira à la recherche de toujours plus de grosses molécules de gluten. Tant pis, si l'on dépasse le plafond de ce que nos appareils digestifs savent accepter.
La meilleure parole révélatrice est cette phrase dite par Gérard Branlard ("The" spécialiste du gluten en France, aujourd'hui à la retraite) qui avoue dans l'émission avoir voulu lancer une recherche sur un blé plus digeste en 2007 et qui s'est entendu refuser le programme d'études parce pratiquement "c'était les (les sélectionneurs) désigner aussi comme étant responsables de ce problème du santé".
Autre aspect étonnant dévoilé par l'investigation, est la pratique de la multinationale française du grain, "Limagrain", de facturer "une assistance technique" et non des semences aux agriculteurs pour des grains réservé à leur filiale "Pain Jacquet" et ainsi avoir deux attitudes, 1. ne pas accepter les règles du CTPS (voir d'autres au niveau de la manipulation génétique et 2., en même temps, faire la chasse (via le GNIS qu'ils ont longtemps présidé) aux semences non DHS ou n'ayant pas réussi l'examen VAT. Et par là-même, refuser une recherche de blés ayant une meilleure adaptabilité et plus de réactivité, d'avoir la faculté d'être évolutif face aux enjeux des changements climatiques. Freiner des quatres fers la volonté de se priver de variété dépendante des pesticides au nom du sacro-saint rendement sans le souci de faire monter le nitrate dans les nappes phréatiques et d'évaluer les risques sanitaires de ces pesticides.
Il est tant de débloquer de tels mécanismes de sous-développement du respect de l'écologie et merci encore à l'équipe de cette investigation.
https://www.france.tv/france-2/cash-inv ... gumes.html
Il faut aller jusqu'à 1h 30' pour passer des tomates au blé, au cas ou vous n'auriez pas le temps de suivre toute l'émission qui dure plus de 2 heures.
