Mutuelle obligatoire II
Posté : lundi 04 déc. 2006, 07:49
Coups de gueule en série au royaume des boulangers de France et de Navarre. La profession est très remontée contre des décisions prises par la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie (CNBP), qui regroupe théoriquement 140 000 professionnels, soit l'essentiel des patrons et des salariés. C'est justement pour eux que la confédération a cru bien faire en adoptant, l'été dernier, un régime obligatoire d'assurance complémentaire santé intégré à la convention collective, à l'instar de ce qui se fait dans la coiffure. A compter du 1er janvier, les patrons et les salariés boulangers devront obligatoirement cotiser à l'AG2R, le groupe choisi par la CNBP pour être son unique prestataire en la matière.
Pétitions. «C'est une société dont la taille nous offre des garanties suffisantes», justifie Jean-Louis Mack, un des responsables de la confédération. Mauvaise pioche : les boulangers mécontents ne veulent pas entendre parler de l'AG2R, pas plus qu'ils ne sont prêts à acquitter leurs nouvelles cotisations auprès d'elle. Du coup, ces récalcitrants envoient des pétitions à la CNBP : les premières viennent de Haute-Garonne et du Rhône. Ils veulent également organiser, le 11 décembre à Paris, une assemblée générale de la profession pour dénoncer «le racket» de l'AG2R. «Nous ne comprenons pas ceux qui protestent, puisque tout le monde a été informé de l'accord depuis le mois de juillet», se défend la confédération.
«Nous avons reçu un gros courrier en septembre. Ça nous révolte, cette histoire. Personne ne nous imposera une mutuelle dont les prestations sont moins bonnes que celles de ma vieille mutuelle. Et puis il n'y a aucune raison que la confédération se mette 50 millions d'euros de cotisations dans les poches sur notre dos», râle Chantal Sangouard, patronne de la boulangerie le Royal Saint-Martin à Fontaines-Saint-Martin (Rhône).
«Je paie pas». «J'ai déjà une complémentaire santé qui me convient très bien. Je ne vois pas ce que j'irais faire chez AG2R, je ne vais quand même pas payer deux cotisations, et il n'est pas question que je résilie le contrat que j'ai déjà à la Mapa, la mutuelle habituelle des boulangers», se fâche Frédéric Lapostole, installé dans un petit village de Haute-Garonne. Qui met le doigt là où ça fait mal : à 20 euros par mois la cotisation du patron pour chaque salarié, la douloureuse est vite calculée.
«Ça va nous coûter des centaines d'euros de plus par an. C'est du racket ; je n'ai rien demandé et ça nous tombe dessus en octobre, comme si on n'avait que ça à payer. C'est de l'argent qui va servir à financer les administrateurs de la CNBP», s'emporte Mme Prévost, patronne de la boulangerie parisienne du même nom, dans le XVIIIe arrondissement, en pleine confection des sandwichs de midi. «Moi, c'est sûr, je paie pas, j'ai le droit de m'assurer comme je veux. J'ai renvoyé leur courrier en précisant que je ne voulais pas d'AG2R. Et dans mon coin, on pense tous pareil», note André Sanchez à Balma (Haute-Garonne). «Il y a toujours quelques mécontents», minimise la confédération. Qui dit ne pas avoir encore reçu de pétitions.
http://www.liberation.fr/actualite/econ ... 982.FR.php
Pétitions. «C'est une société dont la taille nous offre des garanties suffisantes», justifie Jean-Louis Mack, un des responsables de la confédération. Mauvaise pioche : les boulangers mécontents ne veulent pas entendre parler de l'AG2R, pas plus qu'ils ne sont prêts à acquitter leurs nouvelles cotisations auprès d'elle. Du coup, ces récalcitrants envoient des pétitions à la CNBP : les premières viennent de Haute-Garonne et du Rhône. Ils veulent également organiser, le 11 décembre à Paris, une assemblée générale de la profession pour dénoncer «le racket» de l'AG2R. «Nous ne comprenons pas ceux qui protestent, puisque tout le monde a été informé de l'accord depuis le mois de juillet», se défend la confédération.
«Nous avons reçu un gros courrier en septembre. Ça nous révolte, cette histoire. Personne ne nous imposera une mutuelle dont les prestations sont moins bonnes que celles de ma vieille mutuelle. Et puis il n'y a aucune raison que la confédération se mette 50 millions d'euros de cotisations dans les poches sur notre dos», râle Chantal Sangouard, patronne de la boulangerie le Royal Saint-Martin à Fontaines-Saint-Martin (Rhône).
«Je paie pas». «J'ai déjà une complémentaire santé qui me convient très bien. Je ne vois pas ce que j'irais faire chez AG2R, je ne vais quand même pas payer deux cotisations, et il n'est pas question que je résilie le contrat que j'ai déjà à la Mapa, la mutuelle habituelle des boulangers», se fâche Frédéric Lapostole, installé dans un petit village de Haute-Garonne. Qui met le doigt là où ça fait mal : à 20 euros par mois la cotisation du patron pour chaque salarié, la douloureuse est vite calculée.
«Ça va nous coûter des centaines d'euros de plus par an. C'est du racket ; je n'ai rien demandé et ça nous tombe dessus en octobre, comme si on n'avait que ça à payer. C'est de l'argent qui va servir à financer les administrateurs de la CNBP», s'emporte Mme Prévost, patronne de la boulangerie parisienne du même nom, dans le XVIIIe arrondissement, en pleine confection des sandwichs de midi. «Moi, c'est sûr, je paie pas, j'ai le droit de m'assurer comme je veux. J'ai renvoyé leur courrier en précisant que je ne voulais pas d'AG2R. Et dans mon coin, on pense tous pareil», note André Sanchez à Balma (Haute-Garonne). «Il y a toujours quelques mécontents», minimise la confédération. Qui dit ne pas avoir encore reçu de pétitions.
http://www.liberation.fr/actualite/econ ... 982.FR.php